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De plus en plus d'amendes, mais pas moins de morts sur les routes

«L'argent des radars ne va pas à la sécurité routière», selon Pierre Chasseray, le délégué général de 40 millions d'automobilistes. [PIERRE ANDRIEU / AFP]

Selon un rapport de la Cour des Comptes, l’Etat aurait perçu 1,8 milliard d’euros en 2016 au titre des amendes relatives à la circulation et au stationnement routier. Un chiffre en nette augmentation.

Ce rapport établit ainsi que les recettes globales des amendes perçues par l'Etat ont augmenté de 11,5 % en 2016 pour atteindre la somme record de 1,8 milliards d’euros.

Si cette augmentation des recettes est «positive pour le budget de l'Etat» et témoigne «d'une meilleure efficacité» des radars, elle doit être «analysée (...) au regard de l'objectif gouvernemental de diminution de la vitesse sur les routes, première cause d'accidents mortels», souligne-t-elle encore.

Une répression pas forcément efficace

Ainsi, la Cour des Comptes établit que cette répression n’est pas efficace en termes de prévention. De fait, cette somme record s’accompagne d’une augmentation du nombre de tués sur les routes. L’institution estime ainsi que «plus de 50% des recettes des amendes (837,1 MEUR) ne sont pas directement affectées à la mission» de diminution de la mortalité routière.   

«On ne sanctionne que des petits excès de vitesse, on a trouvé la recette miracle pour faire du jackpot», commente Pierre Chasseray, le délégué général de 40 millions d'automobilistes. «Y'en a marre qu'en France, il faille toujours sauver le "soldat-radar", il faut le replacer à son niveau d'efficacité, qui est faible!», s'est-il emporté.

Autre point soulevé par le rapport : l'affectation de l'argent qui arrive dans les caisses de l'Etat et qui finance «des dépenses diverses, ventilées sur cinq programmes distincts, dont la finalité est pour certains éloignée de l'objectif stratégique de diminution de la mortalité sur les routes».

C'est «la preuve du gros mensonge», selon Pierre Chasseray, «l'argent des radars ne va pas à la sécurité routière».

Contacté par l'AFP, le délégué interministériel à la Sécurité routière n'était pas joignable samedi matin.

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