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Jean-Marie Le Pen empêché de participer à une réunion du FN

Jean-Marie Le Pen donne une conférence de presse à Marignane, le 31 mai 2017 [Franck Pennant / AFP/Archives] Jean-Marie Le Pen était accompagné d'un huissier de justice. [Franck Pennant / AFP/Archives]

Jean-Marie Le Pen, exclu du FN en août 2015 mais rétabli comme président d'honneur du parti par décision de justice, s'est vu mardi matin refuser l'accès au siège du parti à Nanterre où se déroule une réunion du bureau politique frontiste.

La grille du «Carré», le siège du parti d'extrême droite, était bloquée par une chaîne pour empêcher l'accès au cofondateur du Front national en 1972.

Les dirigeants du parti (Marine Le Pen, Florian Philippot, Nicolas Bay, Wallerand de Saint-Just) avaient prévenu ces derniers jours M. Le Pen qu'ils ne le laisseraient pas rentrer, alors même qu'il en a légalement le droit.

Accompagné d'un huissier

Jean-Marie Le Pen, 89 ans ce mardi, était accompagné d'un huissier. «Je vous demande de prendre acte du fait que les entrées du local où doit se tenir le bureau politique sont condamnées par des chaînes. Comme j'ai passé l'âge de sauter les barrières...», lui a-t-il dit.

Devant la presse, ensuite, M. Le Pen a rappelé sa situation : «Je n'étais pas convoqué mais j'en suis membre de droit pour des raisons statutaires et qui ont été confirmées solennellement par différentes instances judiciaires». «Par conséquent, le bureau du FN, en prenant cette décision, brave à la fois les statuts, les décisions du congrès, les décisions des tribunaux et je dirais les lois de la pudeur la plus élémentaire mais ceci n'est pas fait pour nous étonner», a lancé l'eurodéputé.

Et d'attaquer : «On sait qu'au FN, il n'y a pas la reconnaissance du ventre. Si je n'avais pas prêté neuf millions d'euros au FN, non seulement il n'aurait pas pu participer aux élections législatives mais même pas aux élections présidentielles. C'est par cette délicatesse du coeur particulière que Marine Le Pen a tenu à me faire un cadeau le jour de mon anniversaire.»

«Le FN vient de subir deux échecs cinglants, un aux élections présidentielles, un aux élections législatives. La règle démocratique et républicaine, c'est à l'exemple de M. Cambadélis: dans ces conditions, on démissionne. Le bureau exécutif du FN aurait dû démissionner», a-t-il estimé. Interrogé sur la nécessité d'une démission aussi de Marine Le Pen, à la tête de ce bureau exécutif, M. Le Pen a répondu : «A mon avis oui».

«Personne n'est irremplaçable»

Qui pour la remplacer ? «Au FN d'en décider. Il y aura sûrement quelqu'un. Personne n'est irremplaçable». Eventuellement le vice-président Florian Philippot, avec qui il a des rapports houleux ? «Ca m'étonnerait beaucoup. Il n'a pas la cote de popularité suffisante me semble-t-il.»

Après le départ de la rue où se trouve le siège du FN de M. Le Pen, qui a dit «regretter» cette situation, la chaîne bloquant la grille a été retirée par les services du parti.

Lundi, Marine Le Pen avait trouvé «malhonnête» que son père Jean-Marie Le Pen veuille se présenter mardi matin au bureau politique du Front National. Le FN a fait appel de la décision de justice de l'automne dernier rétablissant M. Le Pen comme président d'honneur.

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