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Des ONG dénoncent la condamnation de Cédric Herrou pour aide aux migrants

[BORIS HORVAT / AFP]

«Ni trafiquants, ni délinquants» : la condamnation de Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants «ouvre la voie à la condamnation de multiples personnes», ont alerté jeudi des organisations humanitaires.

Symbole de la défense des migrants de la vallée de la Roya, l'agriculteur a été condamné mardi par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour avoir fait passer la frontière franco-italienne à environ 200 migrants et en avoir accueilli chez lui en 2016.

La décision ouvre la voie à la condamnation de ceux dont «la seule motivation est de porter assistance aux personnes migrantes et réfugiées sans autre contrepartie que de voir les droits humains respectés», s'inquiètent dans un communiqué Amnesty International, la Cimade, Médecins du monde, Médecins sans frontières et le Secours catholique.

«Cette motivation ne fera jamais d'eux, ni de nous, des trafiquants de migrants», ajoutent les associations.

«Ni trafiquants, ni délinquants»

«Ni trafiquantes, ni délinquantes, ces personnes, inquiétées, intimidées, poursuivies et désormais condamnées, sont avant tout des défenseurs des droits humains» alors que les droits des migrants sont «violés» et qu'ils sont confrontés à «l'inaction, aux défaillances» de l'Etat français, affirment ces ONG.

A ces atteintes, assurent-elles, «s'ajoutent les entraves délibérément portées à l'action des organisations non gouvernementales qui pallient les défaillances de l'Etat».

Selon elles, «il est urgent et indispensable que la politique du gouvernement soit réorientée de façon à répondre à l'impératif respect de la dignité des personnes migrantes et réfugiées et à la nécessaire protection de celles et ceux qui leur apportent leur aide».

En condamnant l'agriculteur, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait relevé que «l'action de Cédric Herrou s'inscrit dans une démarche d'action militante en vue de soustraire des étrangers aux contrôles mis en œuvre par les autorités». Il ne pouvait donc «bénéficier des dispositions protectrices» qui prévoient l'«exemption de poursuites pour des causes humanitaires».

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