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Le travail est sur les rails

Les deux hommes forts du quinquennat, Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe, le 26 juin 2017. Les deux hommes forts du quinquennat, Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe, le 26 juin 2017. [© CHARLY TRIBALLEAU / POOL / AFP]

Le suspense touche à sa fin. Après un été de concertations avec les partenaires sociaux, le gouvernement doit aujourd’hui rendre public le contenu des premières ordonnances modifiant le Code du travail, un projet porté par la ministre Muriel Pénicaud.

Premier grand chantier de la rentrée pour l’exécutif, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la réforme, qui devrait comporter deux cents pages, est autant espérée par certains que décriée par d’autres.

Une réforme de taille

Plusieurs points épineux de la révision, présentée par Edouard Philippe comme une «avancée sociale majeure», sont déjà actés, tels que la fusion des instances représentatives du personnel ou la création d’un «CDI de projet», qui prendrait fin une fois la mission achevée, à l’image des contrats dans le BTP. De même, la primauté des accords d’entreprise sur ceux de branche devrait être entérinée – du moins en ce qui concerne le temps de travail.

De leur côté, les mesures touchant aux licenciements, comme le barème des indemnités prud’homales ou la réduction des délais de recours, ont certes été validées par les partenaires sociaux, mais différents curseurs (plancher, plafond, échéances…) restent à fixer.

Autant de leviers visant à apporter davantage de «souplesse», de «sécurité» et de «simplicité» au monde du travail, dixit le Premier ministre, avec un seul objectif : «faire disparaître le chômage de masse».

«C’est le moment de vérité de ce début de quinquennat», avance Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. Et pour cause, selon lui : le gouvernement, très attendu au tournant de l’emploi, devra user de «pédagogie» pour convaincre la population que ces réformes sont «à l’équilibre entre protection des salariés et liberté des entreprises».

Et ce, alors même que la défiance s’installe : plus de deux Français sur trois (68 %) redoutent que leur employeur profite de cette mutation pour réduire leurs droits, d’après un sondage OpinionWay publié hier.

Une levée de boucliers annoncée

Quel que soit le contenu définitif des ordonnances, il ne laissera pas indifférent. Côté patronat, l’optimisme est de mise, bien que sous réserve : le président du Medef, Pierre Gattaz, a ainsi exhorté le chef de l’Etat à aller «jusqu’au bout» de cette réforme, principal «curseur» du quinquennat Macron selon lui.

Les syndicats, eux, semblent divisés sur la question. Tandis que la CFDT et FO attendent les arbitrages avant de juger, la CGT tire d’ores et déjà à boulets rouges sur ce texte qu’elle qualifie de «loi Travail XXL».

Un slogan repris par La France insoumise, menée par le député Jean-Luc Mélenchon, qui appelle «le peuple» à «déferler» sur Paris, le 23 septembre prochain, pour manifester «contre le coup d’Etat social» d’Emmanuel Macron. Charge désormais au gouvernement de prouver que ce n’en est pas un.

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