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La droite cherche sa voie

C’est en ordre dispersé que la droite entame sa reconstruction. C’est en ordre dispersé que la droite entame sa reconstruction. [© GABRIEL BOUYS / AFP]

Aujourd’hui sans chef, le parti Les Républicains est traversé par différents courants idéologiques. Une division qui risque de durer de longs mois.

En quête d’identité. Destabilisée par une campagne présidentielle difficile et une défaite cuisante aux législatives, la droite cherche désormais à se relancer. Et c’est en ordre dispersé qu’elle entame sa reconstruction, comme l’illustrent le grand nombre de candidats - six au total - qui brigueront la présidence LR en décembre, ou encore les multiples réunions politiques organisées ces jours-ci par ses cadres.

Dernier exemple en date : le séminaire des députés «Constructifs», tenu hier et aujourd’hui à Trouville (Calvados), pour discuter de l’avenir de leur groupe. Alors que les prochains mois seront décisifs, la famille apparaît fragmentée.

Des divergences de stratégie

Une première droite, décomplexée, est incarnée par Laurent Wauquiez. «C’est fini de baisser la tête. La droite est de retour», a ainsi martelé le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la semaine dernière, lors de son premier discours officiel de candidat. Favori du scrutin, l’ex-protégé de Nicolas Sarkozy défend une ligne conservatrice, en vue de «rassembler» des sensibilités «vraiment de droite».

Une stratégie visant à occuper l’espace politique compris entre LREM et le FN, mais qui pourrait bien se solder par une victoire à la Pyrrhus. Car, «à force de cristalliser les dissensions dans les rangs du parti, elle risque de mener à une scission officielle», prévient le politologue Stéphane Rozès.

De son côté, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, alerte contre la menace d’éclatement, évoquant la «ligne rouge» que représente l’extrême-droite. Un avis partagé par les élus UDI et «Constructifs», partisans d’une droite modérée, europhile et à tendance pro-Macron. Ce courant, plus progressiste et moins clivant, permettrait de «convaincre l’ensemble des Français, et non pas seulement les électeurs de droite», selon Stéphane Rozès.

Sauf que cette stratégie pourrait revenir à se calquer sur la politique actuelle de l’exécutif. Au risque de devenir quasi-inaudible en tant qu’opposition, comme le résume Maël de Calan, candidat à la présidence LR. «Si nous n'enrayons pas ce rétrécissement idéologique, Les Républicains finiront à quatre dans une cabine téléphonique.», ne cesse-t-il de marteler.

Deux ans à tenir sans élection

Quelle que soit la ligne choisie, celle-ci sera alors critiquée par l’autre camp et elle devra en outre s’imposer sur la durée. En effet : désigné seulement par les militants, «celui ou celle qui prendra la tête de LR n’aura pas été entériné par une élection populaire», insiste Stéphane Rozès.

Or, la prochaine échéance dans les urnes n’arrive qu’au printemps 2019, pour les élections européennes. C’est donc pendant près de deux ans que la droite devra tenir ses rangs et mater les éventuels frondeurs. Soit le temps nécessaire pour réussir sa reconstruction ou, au contraire, acter son implosion.

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