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Jawad Bendaoud, le «logeur» des jihadistes du 13 novembre, renvoyé en correctionnelle

Jawad Bendaoud avait été Interpellé dans la rue le 18 novembre 2015, au moment de l'assaut policier contre le logement.[Capture d'écran]

Jawad Bendaoud, le «logeur» des jihadistes du 13 novembre, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel, les juges estimant qu'il savait qu'il hébergeait certains auteurs des attentats parisiens mais n'avait pas connaissance de leur projet d'attaques futures.

Dans leur ordonnance signée mercredi, les magistrats instructeurs ont suivi les réquisitions du parquet de Paris et ordonné que Jawad Bendaoud soit jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes», a précisé cette source. Le délit est passible d'une peine de six ans de prison puisqu'il se trouve en état de récidive. Jawad Bendaoud avait fourni l'appartement de Saint-Denis où Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques, et un autre auteur des tueries s'étaient repliés.

Interpellé dans la rue le 18 novembre 2015, au moment de l'assaut policier contre le logement, il avait été mis en examen six jours plus tard, notamment pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle en vue de commettre une action violente», un chef passible de la cour d'assises spéciale. Il avait été incarcéré à l'isolement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis).

«Au vu des éléments du dossier, il ne pouvait pas ignorer que les deux fugitifs étaient liés aux attentats du 13 novembre», avait estimé le parquet antiterroriste dans ses réquisitions. En revanche, pour le ministère public, les investigations n'avaient «pas permis d'établir qu'il avait connaissance de leur projet de passer à nouveau à l'acte». Abaaoud et son complice avaient prévu de se faire exploser, le 18 ou le 19 novembre, dans le quartier de La Défense près de Paris, avait indiqué à l'époque le procureur de la République de Paris, François Molins. Depuis son arrestation, Jawad Bendaoud, délinquant multirécidiviste, n'a cessé de clamer son innocence.

Au fil de l'instruction, certaines charges, laissant penser qu'il aurait pu avoir connaissance en amont des attentats du 13 novembre, étaient tombées : un appel téléphonique qu'il avait reçu de Belgique dix jours avant les tueries s'était notamment révélé sans rapport avec l'enquête. Un proche de Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah, et un frère d'Hasna Aïtboulahcen, la cousine d'Abaaoud qui avait trouvé le logement de Saint-Denis avant de mourir à ses côtés dans l'assaut des forces de l'ordre, échappent aussi aux assises. Les juges d'instruction ont renvoyé Mohamed Soumah devant le tribunal pour «recel de malfaiteurs terroristes» et Youssef Aïtboulahcen pour «non dénonciation de crime terroriste».

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