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Un soldat sur trois ne souhaiterait pas se réengager

Manque de moyens, dégradement des conditions de travail, lassitude... Les militaires n'ont pas le moral[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Beaucoup de désillusions vis à vis de la vocation de soldat. Manque de moyens, dégradement des conditions de travail, lassitude... Les militaires n'ont pas le moral.

Selon un rapport du Haut comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM), l'armée est confrontée au départ de nombreux soldats, déçus par les conditions de vie au sein de l'institution et de la concurrence du privé.

Aujourd'hui, «la fidélisation constitue un défi de première importance», conclut ce onzième rapport thématique intitulé «La fonction militaire dans la société française».

«Difficulté à concilier vie militaire et vie personnelle, manque de moyens, crainte d’une perte de compétences techniques et tactiques, lassitude face aux difficultés rencontrées en matière de soutien et d’environnement (infrastructure et hébergement)»... Sont autant de «facteurs négatifs» qui «pèsent sur le moral» des soldats et leur souhait de persévérer, détaille le rapport.

Au final, il s'avèrerait que seuls 65 % des militaires du rang rempilent après un premier contrat au sein de l’armée de Terre, contre 58 % dans l’armée de l’Air après un premier contrat (d’une durée de trois à cinq ans de manière générale).

Trop peu entraînés

La plupart jugent ne pas bénéficier d'entraînements suffisamment réguliers, par manque d'équipements, et en raison des nombreux déplacements en opérations extérieures (Opex).

Le HCECM assure avoir rencontré des équipages de blindés qui «n’avaient ni tiré, ni manœuvré avec leur matériel de dotation depuis près de deux ans». A en croire l’état-major, 20 % des pilotes de l’Aviation légère de l’armée de Terre ne sont pas aptes à une «mission de guerre» faute d’heures de vol.

Ensuite, les militaires fustigent la dégradation des infrastructures immobilières et des conditions d'hébergement. Près de 80 centres de restauration sur 350 seront obligés de fermer pour non-conformité si rien n'est fait.

Enfin, la concurrence du secteur privé est «forte pour des spécialités de haute technicité» telle que la maintenance aéronautique, les systèmes d’information, la cybersécurité ou la chirurgie en médecine militaire, regrette le rapport. Ce dernier offrant souvent des salaires et conditions de vie beaucoup plus intéressants. Le Haut Comité par ailleurs de créer plus de passerelles entre armée et fonction publique «dont les missions et les responsabilités gagneraient à être en partie exercées par d’anciens militaires».

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