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Menton : un rassemblement pour les migrants et contre le «délit de solidarité»

La frontière italienne est «devenue un des symboles de l'inhumanité des politiques migratoires de l'Etat français et de l'Union européenne», d'après les associations.[Marco BERTORELLO / AFP]

Un rassemblement est prévu ce samedi à partir de 14h à Menton en solidarité avec les migrants et avec les bénévoles poursuivis par la justice.

Cette manifestation résulte de l'appel de nombreuses associations humanitaires notamment «en prélude» de la journée internationale des migrants, le 18 décembre.

Le choix de la ville de Menton ne résulte pas du hasard puisqu'il s'agit d'une commune située sur la frontière italienne, «devenue un des symboles de l'inhumanité des politiques migratoires de l'Etat français et de l'Union européenne», indique le communiqué d'appel à la mobilisation.

Abrogation du «délit de solidarité»

Parmi les revendications des associations figurent l'accueil des migrants, la régularisation des sans-papiers, l'abrogation des accords de Dublin mais aussi la suppression de tout «délit de solidarité». 

Une responsable d'Amnesty International, en charge pour cette organisation d'une mission d'observation à la frontière franco-italienne, est poursuivie pour avoir aidé des migrants en situation irrégulière, a annoncé Amnesty, la veille de cette mobilisation.

Plusieurs condamnations

Dans un communiqué publié conjointement avec l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), dont Martine Landry, la responsable en question, est également membre, Amnesty précise qu'il lui est reproché d'avoir, le 28 juillet dernier, «facilité l'entrée de deux mineurs en situation irrégulière (...), en ayant pris en charge et convoyé pédestrement ces deux mineurs du poste frontière côté Italie au poste frontière côté France». Elle doit pour ces faits être jugée devant le tribunal correctionnel de Nice le 8 janvier prochain. Elle risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

Le 13 décembre, quatre retraités poursuivis pour avoir transporté en janvier des migrants en situation irrégulière près de la frontière italienne avaient vu leur condamnation à une amende de 800 euros avec sursis confirmée mercredi par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Ces derniers mois, plusieurs autres militants associatifs, dont Cédric Herrou, figure de l'association Roya Citoyenne, ont été condamnés en appel pour le même type de délit à des peines d'emprisonnement ou d'amende avec sursis.

L'année 2017 devant se conclure, selon les déclarations de la préfecture des Alpes-maritimes à différents médias, par le chiffre record de 50 000 interpellations d'étrangers en situation irrégulière dans le département, avec un taux de reconduite en Italie de l'ordre de 98%.

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