Le prestigieux chef lyonnais Paul Bocuse est décédé ce samedi 20 janvier à l'âge de 91 ans.
Sa fille a précisé au Progrès que le cuisinier s'est éteint à son domicile, la célèbre auberge de Collonges-au-Mont-d'Or.
Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur et ancien maire de Lyon, a témoigné de sa tristesse et a rendu hommage au «pape des gastronomes» sur les réseaux sociaux. «Monsieur Paul, c'était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre», écrit-il.
Paul Bocuse est mort, la Gastronomie est en deuil.
Monsieur Paul, c’était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre.
Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion. pic.twitter.com/XI0ozzzGJK— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 20 janvier 2018
«Chef du siècle»
Celui qui fut sacré «chef du siècle» (2011) a consacré sa vie à la gastronomie. Entré en apprentissage à 16 ans à Lyon, Paul Bocuse poursuit après la guerre sa formation chez Eugénie Brazier, première femme triplement étoilée en 1933, qui lui inculquera la rigueur. Il entre ensuite chez Fernand Point, à Vienne (Isère), au début des années 1950.
Il obtient sa première étoile au Michelin en 1958, puis une deuxième deux ans plus tard en transformant l'auberge familiale qui deviendra le temple de la gastronomie française. Meilleur Ouvrier de France en 1961, Bocuse décroche sa troisième étoile en 1965, consacrant sa fulgurante ascension. Le monde entier se presse dans l'établissement vert et rose pour déguster ses plats signatures : «poularde demi-deuil», «gratin de queues d'écrevisse» ou encore sa «soupe VGE» à la truffe, créée en 1975 pour sa remise de la Légion d'honneur à l'Elysée. Le chef a aussi fondé plusieurs brasseries à Lyon, dès 1994.
Devenu un référence de la gastronomie française, Paul Bocuse a également beaucoup voyagé, exportant son savoir-faire aux quatre coins du globe. En janvier 2007, il ouvre sa première brasserie au Japon. Sept autres suivront. En février 2013, il inaugure encore en super-star un restaurant à son nom, au nord de New York.
Le chef avait également à coeur de transmettre sa passion. Il était ainsi président de l'Institut qui porte sn nom et forme aux métiers de l'hôtellerie, de la restauration et des arts culinaires. Le concours international du "Bocuse d'Or", lancé en 1987, constitue un véritable tremplin pour de jeunes chefs.
Atteint de la maladie de Parkinson, il avait préparé sa succession depuis plusieurs années, ouvrant le capital de ses brasseries lyonnaises et placé des proches à des postes stratégiques en France et aux Etats-Unis.