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Des crues interminables

Les berges de la Seine étaient toujours submergées dans la soirée de jeudi. Les berges de la Seine étaient toujours submergées dans la soirée de jeudi. [© Michel Euler/AP/SIPA]

La situation restait problématique hier dans plusieurs villes, entraînant encore de très nombreuses perturbations.

Des maisons inondées, des riverains évacués, des routes bloquées… Alors que les crues de la Seine et d’autres cours d’eau avaient atteint leur pic en début de semaine, laissant espérer une amélioration, le phénomène a tendance à se prolonger dans la partie nord du pays.

En cause, notamment, les précipitations de ces derniers jours. C’est pourquoi onze départements du nord du pays se trouvaient encore, hier dans la soirée, en vigilance orange aux inondations. Une décrue interminable, aux multiples conséquences.

Des désagréments pour tous

A Paris, les mêmes scènes se sont répétées ces derniers jours. Alors que les berges de Seine restaient submergées,  les arbres et les lampadaires baignaient toujours dans une eau boueuse. Côté transports, outre des perturbations, hier matin, sur la ligne 9 du métro, en raison d’une infiltration d’eau, pas moins de sept stations du RER C vont rester fermées au moins jusqu’au 5 février, selon la SNCF.

Dans les Yvelines, les résidents de plusieurs villes ont, quant à eux, toujours les pieds dans l’eau. Une angoisse pour les agriculteurs, dont certains ont vu leurs terres entièrement ravagées. Les rives normandes de la Seine ne sont pas non plus épargnées. Selon la préfecture, 48 communes de Seine-Maritime étaient encore touchées, et 31 habitations inondées. A Rouen, tous les quais de la ville étaient noyés et, non loin, à Elbeuf, 150 personnes ont même dû être évacuées d’urgence, dans la nuit de mercredi à jeudi.

En plus de ralentir l’activité commerciale et touristique, ces longues crues ont aussi des conséquences sanitaires. La présence visible de rats dans certaines villes, poussés à remonter à la surface par la montée des eaux, fait naître des craintes. Autre enjeu de santé, l’eau du robinet, devenue impropre à la consommation. Les infrastructures du réseau étant détériorées, plusieurs milliers de foyers – en particulier dans l’Eure – étaient toujours sans eau potable. Autant de dysfonctionnements qui ont poussé le gouvernement à agir face à l’inquiétude.

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a promis hier de reconnaître l’état de catastrophe naturelle «avant même le constat de l’intégralité des dégâts». Une exception qui permettra aux victimes d’être indemnisées «le plus vite possible». Une dizaine de milliers de dossiers ont déjà été déposés, contre 196 000 après les crues de 2016, selon l’exécutif.

Un processus au ralenti

Si la décrue s’annonce plus longue qu’en 2016 (elle n’avait duré que six jours, un délai qui sera atteint dès ce dimanche), c’est avant tout à cause d’une météo particulièrement défavorable. Les nouvelles pluies tombées ces derniers jours, sur des sols déjà saturés en eau, ont en effet ralenti le processus, voire provoqué de nouvelles crues. A tel point que le maire de Poissy (Yvelines) a même averti les habitants d’une éventuelle reprise de la crue ce week-end.

«Il faudra attendre plus d’une semaine pour atteindre des niveaux classiques pour la saison», avait récemment assuré l’organisme Vigicrues. Par ailleurs, les forts coefficients de marée actuels freinent l’écoulement de l’eau en aval, provoquant des débordements importants. Preuve qu’un retour à la normale est encore bien loin. 

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