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Migrants : la maire de Calais répond aux critiques de Yann Moix

Natacha Bouchart, la maire de Calais, a répondu à Yann Moix. [BENOIT TESSIER / POOL / AFP]

Les propos de Yann Moix concernant la situation des migrants à Calais n’ont pas plu à Natacha Bouchart, la maire de Calais. Elle lui a répondu dans une tribune parue jeudi 1er février dans Le Figaro Vox.

Natacha Bouchart reproche à l’écrivain de ne pas mettre en avant l'accueil et «l’humanité» des Calaisiens et prend la défense des forces de l’ordre, critiqués par Yann Moix.

«Jusqu’à présent, les images que vous avez diffusées n’illustrent jamais l’effort considérable de la municipalité sur le plan humanitaire depuis des années. Je pense au financement des aires de repas, des douches, des sanitaires ainsi qu'à la mise à disposition du centre Jules-Ferry qui a permis, sur ma proposition, d'accueillir les femmes et les enfants. (..) La population calaisienne n'a pas de leçons d'humanité à recevoir, encore moins de vous, Yann Moix, qui n'êtes venu à Calais que quelques fois - tout au plus. Vous vous autoproclamez juge d'une problématique dont vous ne connaissez rien», a écrit la maire de Calais.

Le chroniqueur de l’émission «On n’est pas couché» Yann Moix, avait dénoncé dans une tribune parue dans Libération le 21 janvier, le discours «double» et «creux» d'Emmanuel Macron et l’avait accusé de laisser «perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés». Il a également affirmé avoir filmé des «actes de barbarie» lorsqu'il s'est rendu à Calais pour préparer un documentaire sur les migrants, qui sera prochainement diffusé sur Arte. 

Mais selon la maire de Calais, la réalité en est tout autrement. Pour elle, les forces de l’ordre sont «quotidiennement exposées à la violence de certains migrants et de certains activistes et associatifs désormais sans limites». 

Dans sa tribune, Natacha Bouchart a dressé une liste du quotidien des Calaisiens, de ceux qui travaillent dans la ville qu'elle dirige depuis 2008. «La réalité, à Calais, ce sont ces chefs d’entreprise, transporteurs, salariés du port et du tunnel sous la Manche, artisans et commerçants qui subissent un préjudice considérable. La réalité, à Calais, ce sont ces riverains de la «jungle» qui, pendant des mois, de jour comme de nuit, ont vécu dans la peur, ont subi l’intrusion de centaines de migrants dans leurs jardins et la dégradation de leurs biens. La réalité, à Calais, c’est cette population exemplaire qui a toujours fait face à une situation particulièrement douloureuse, unique au monde, avec un courage ­et une dignité que la France entière a salués. Mais vous n’avez pas jugé utile de donner la parole aux Calaisiennes et aux Calaisiens», a reproché la maire à Yann Moix.

Le 26 janvier dernier, un journaliste du quotidien départemental Nord Littoral basé à Calais s’était lui aussi adressé à Yann Moix dans une tribune parue dans Libération. Il a reproché au chroniqueur son absence de nuance sur ce sujet «très compliqué».  

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