Une femme sur trois a été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle sur son lieu de travail, selon une étude de l’institut de sondage Ifop. L'enquête a été réalisée fin janvier, après la naissance des mouvements #balancetonporc et #metoo.
32% des françaises interrogées ont eu affaire à des sifflements, des gestes ou des commentaires grossiers, des propos obscènes, des cadeaux gênants ou encore des contacts physiques. Un chiffre en forte hausse par rapport à 2014 où 20% des femmes avaient déclaré avoir été victime de harcèlement sexuel au travail.
Cette semaine, le procureur de la République de Paris, François Molins, avait aussi constaté que le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle avait augmenté de 20% à 30% dans la capitale depuis octobre 2017. Une hausse qu’il a expliquée par le mouvement de libération de la parole des femmes #balancetonporc et #metoo.
60% des victimes sont lesbiennes ou bisexuelles
Basée sur un échantillon de 2008 femmes, l’étude montre que 27% des femmes ont déjà fait l'objet de remarques gênantes sur leur tenue vestimentaire ou leur physique. Plus d’une femme sur dix a déjà subi une main sur les fesses, une étreinte forcée ou un baiser volé, et une femme sur quatre s'est vue imposer un effleurement des mains, des cheveux, du visage ou des jambes.
Les lesbiennes et les bisexuelles subissent bien plus d’agressions sexuelles, de comportements sexistes ou obscènes. Elles en sont victimes à 60% contre 34% pour les hétérosexuelles.
L'Ifop s'est intéressé aux profils des harceleurs et des agresseurs sexuels
Selon l'étude commandée par Viehealthy.com, Les collègues sont à 69% en moyenne les responsables de harcèlement verbal ou visuel (sifflements, propos gênants ou obscènes, contenu à caractère sexuel) et à 42% en moyenne d’harcèlement physique (contact physique ou attouchement sexuel).
Dans l'ensemble des situations signalées par les femmes interrogées, 45 % des responsables hiérarchiques ont harcelé psychologiquement leurs employées en ayant des intentions sexuelles. 62% d'entre elles disent déjà avoir subi une pression pour décrocher un poste ou une promotion en échange d'un acte sexuel avec leurs supérieurs.