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Victime d'exhibition sexuelle, une jeune femme dénonce la lenteur du service d'urgence SNCF

«Mon but, en faisant cette vidéo, était de témoigner du climat d’insécurité dans lequel nous vivons, et d’alerter sur le fait que le numéro mis à disposition des victimes d’harcèlement est inefficace», explique Ingrid. [Capture Youtube]

Le 6 juin dernier, Ingrid était dans son RER D, lorsqu’elle a vu un homme se masturber à côté d’elle en l’observant. Très choquée, elle a immédiatement envoyé un SMS au numéro d’urgence de la SNCF, qui a mis un certain temps à répondre.

Ingrid a choisi de partager son traumatisme à ses abonnés, sur Youtube, pour dénoncer à la fois le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes au quotidien, mais également pour dénoncer la lenteur du service de la SNCF, qui a mis 13 minutes à répondre à son message.  «En treize minutes, il aurait pu se passer tellement de choses», déplore-t-elle. 

Face à cet homme qui «se masturbait dans le plus grand des calmes», en la regardant, Ingrid, sous le choc, pense de suite à écrire un message sur Twitter au compte du RER D et à l’un des chauffeurs de la ligne, précisant qu’elle a envoyé un message au numéro d’urgence «31177» mais qu’elle n’a reçu aucune réponse.

Le conducteur du train est le premier à lui répondre. Il lui redonne le numéro d’alerte et lui conseille de venir le voir, mais Ingrid se trouve à l'autre bout du train. Le compte officiel du RER D lui redonne ensuite également les numéros d’urgence.

La SNCF finit par répondre à son SMS : «L’opérateur va transférer votre SMS aux services concernés. Merci». Surprise par le ton laconique et impersonnel, Ingrid renvoie un message, qui restera quant à lui sans réponse. Démunie et choquée, Ingrid se débrouille seule, mais cette expérience traumatisante lui a laissé des traces.

La SNCF a assuré de son côté, à d'autres confrères, avoir envoyé trois messages. La société ferroviaire affirme, dans leur article, avoir répondu à 16h49, soit une minute après le message d’Ingrid, alors que la capture écran de son téléphone indique que le premier message de la SNCF a été envoyé à 17h01.

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«Je n’ai aucun intérêt à arranger la vérité»

Toujours très éprouvée par ce qu’elle a vécu, Ingrid a tenu à réaffirmer, à CNEWS, qu’elle n’a pas été contactée par la SNCF avant ces 13 longues minutes, comme l’indiquent les captures écran de son téléphone. «J'ai été choquée en lisant cet article car je n'ai jamais reçu aucun appel ni aucun autre message de la SNCF. J’ai d’ailleurs fourni une capture d’écran des messages que j’ai envoyés et du message reçu. Durant 13 minutes, je n'ai eu aucun message de leur part, et je n’ai depuis jamais été recontactée par quelque moyen que ce soit», assure-t-elle.

«Je n’ai aucun intérêt à arranger la vérité. Mon but, en faisant cette vidéo, était de témoigner du climat d’insécurité dans lequel nous vivons, et d’alerter sur le fait que le numéro mis à disposition des victimes d’harcèlement est inefficace», conclut-elle.

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