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Un homme jugé pour viol acquitté parce qu'il n'avait pas les «codes culturels»

Il a écopé de deux ans de prison avec sursis pour «agression sexuelle» sur la première lycéenne, peine assortie d'une mise à l'épreuve[LOIC VENANCE / AFP]

Un jeune homme, jugé pour le viol d'une adolescente, a été acquitté par la cour d'assises de la Manche mercredi 21 novembre. Il a échappé à une peine de prison car selon les juges il «n'avait pas les codes culturels» pour comprendre qu'il commettait un viol. 

Les faits remontent à septembre 2015, comme le rapporte La Manche Libre. Alors âgé de 18 ans, le jeune homme originaire du Bangladesh avait trouvé un prétexte pour entraîner une première lycéenne dans son logement du Foyer des Jeunes Travailleurs de Saint-Lô (Manche), avant de l'agresser sexuellement. 

«Consentantes», selon l'accusé

L'adolescente avait réussi à s'enfuir et s'était confiée à son conseiller principal d'éducation, qui avait prévenu le parquet. Mais en garde à vue, le mis en cause avait assuré que la jeune fille était consentante, et l'affaire avait rapidement été classée sans suite. Quelques semaines après cette décision, la lycéenne avait tenté de mettre fin à ses jours. 

Quelques mois plus tard, en décembre 2015, l'homme a abordé une autre adolescente, âgée de 15 ans cette fois, qu'il a également réussi à emmener dans son studio pour avoir un rapport sexuel. 

La victime à, par la suite, expliqué aux enquêteurs qu'elle avait exprimé verbalement son refus, mais qu'elle avait été incapable d'agir, tétanisée par la peur. Encore une fois, l'accusé a rétorqué qu'elle était consentante. 

Au cours de ce procès, le jeune homme aujourd'hui âgé de 21 ans a répété, en anglais, que les deux jeunes filles étaient consentantes, alors que ces dernières ont expliqué à la barre, en larmes, le traumatisme d'avoir été agressées sexuellement. 

Des difficultés d'interprétation

Le capitaine de police de la sûreté départementale de Saint-Lô, qui a enquêté sur la plainte de la première victime, a révélé lors de l'audition que, selon lui, l'accusé «considère les femmes françaises comme des p****, il a un comportement de prédateur». Il a raconté avoir dû placer un brigadier entre le mis en cause et son interprète, car il essayait de lui «peloter les cuisses». 

L'avocat général avait requis six ans de réclusion criminelle. Mais l'avocate de la défense a affirmé, pendant sa plaidoirie, que son client avait des difficultés d'interprétation, et qu'il ne possédait pas les «codes culturels» nécessaires pour comprendre qu'il imposait une relation non souhaitée. 

La cour d'assises de la Manche a acquitté le jeune Bangladais, précisant que cette décision n'était «pas une remise en cause de la sincérité» de la plaignante qui l'accusait de viol. Il a écopé de deux ans de prison avec sursis pour «agression sexuelle» sur la première lycéenne, peine assortie d'une mise à l'épreuve. 

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