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IDF : 14 associations appellent Emmanuel Macron à s'engager pour les migrants

Plus d'un millier de migrants seraient actuellement en errance dans les rues de la capitale. Plus d'un millier de migrants seraient actuellement en errance dans les rues de la capitale.[© AFP]

Quatorze associations, qui oeuvrent principalement pour l'accueil des migrants à Paris et en Ile-de-France, mais aussi dans toute la France, ont appelé Emmanuel Macron à prendre ses responsabilités à ce sujet, dans une lettre relayée par le JDD.

Les dirigeants d'une dizaine de structures parisiennes, franciliennes et nationales – parmi lesquelles Médecins du monde, le Secours catholique, Emmaüs France ou encore de plus petites associations comme La Gamelle de Jaurès – ont co-signé une lettre adressée au président de la République, dans laquelle ils pointent du doigt la précarisation des migrants, qu'ils estiment littéralement abandonnés dans les rues. 

Et selon eux, le constat est simple : malgré une baisse des arrivées, directement liée à la volonté de certains pays de repousser les migrants à l'extérieur des frontières, ces derniers «ont toujours plus de difficultés à se nourrir, à se soigner et à trouver une information fiable pour faire valoir leurs droits élémentaires». 

Ensemble, ils appellent donc le gouvernement mais également la mairie de Paris à «sortir de cette impasse», en permettant notamment «un hébergement rapide des personnes à la rue» et en construisant «une réponse pérenne à cette situation d'urgence».

Un problème que l'on ne voit pas est un problème qui n'existe pasGhislain Benrais, fondateur de l'association La Gamelle de Jaurès

L'«indignité du non accueil»

Environ 1.200 à 1.500 personnes exilées seraient ainsi à la rue à Paris et aux portes de Paris, non prises en charge, selon les derniers recensements des associations de terrain, qui ne peuvent évidemment pas être parfaitement précis.

Bruno Morel, le DG d'Emmaüs Solidarité, anciennement à la tête du centre de premier accueil de la Chapelle – qui parle de l'«indignité du non accueil» – constate d'ailleurs une reconstitution de campements depuis plusieurs mois. Selon lui, les dispositifs mis en place aujourd'hui (accueils de jour, CAES...) «manquent de fluidité», et «ne permettent pas de répondre à tous les besoins».

«C'est un cri d'alerte : on ne peut pas rester silencieux comme ça. Il faut prendre le sujet à bras le corps, et faire jouer une solidarité nationale», a ainsi fait savoir Bruno Morel, qui espère que les institutions concernées puissent se poser autour d’une table, et réfléchir ensemble aux moyens de «rouvrir des dispositifs dédiés – dignes et de qualité – à la hauteur des besoins».

L'«INDIGNITÉ DU NON ACCUEIL»

Pour Ghislain Benrais, fondateur de La Gamelle de Jaurès, la politique de l'Etat, comme celle des municipalités, a même aggravé la situation à Paris, avec l'installation de grillages sous le métro aérien de la ligne 2, ou encore avec la pose de pierres porte de la Chapelle, là où les migrants avaient trouvé refuge.

«Il n'y a pas d'accueil», assure Ghislain Benrais, qui fait également état des harcèlements dont sont victimes les personnes exilées, dont les biens matériels sont souvent détruits (tentes lacérées, chaussures jetées...).

«Aujourd'hui,  nous attendons qu'il y ait une mobilisation des citoyens, que leur situation soit mieux connue des Français, afin de mettre en lumière ce qui est volontairement invisibilisé», explique-t-il.

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