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Couronne du Christ, vitraux, orgue... ce qui a été perdu et sauvé à Notre-Dame de Paris

La charpente de la célèbre cathédrale Notre-Dame a désormais disparu, mais la plupart des trésors que renferment la Grosse dame ont été sauvés.

Les trésors sauvés a temps

La Sainte Couronne d'Epines

dm_img_paysage_avant_crop_couronne_epines.jpg©PHILIPPE LOPEZ / AFP

«Avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête». La couronne garnie d'épines, citée dans l'évangile de Matthieu, est celle que les soldats romains auraient posé, selon la tradition catholique, sur la tête de Jésus avant sa crucifixion, destinée à se moquer du Christ et de sa royauté. Elle est sans doute la plus vénérée et la plus précieuse des reliques conservées à Notre-Dame. 

Ce cercle de jonc, retenus par des fils d'or sur 21 centimètres, a été sauvée hier des flammes, comme l'a confirmé hier soir, Mgr Patrick Chauvet recteur de la cathédrale, confirmé par un tweet de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

La Sainte Couronne, devenue relique de la Passion, est d'une extrême importance pour les chrétiens. Elle est conservée à Paris depuis 1239, et à Notre-Dame depuis 1804. 

La tunique de Saint Louis

saintlouistuniqueanddiscipline.jpg©Creative Commons

Egalement conservé dans la cathédrale, ce vêtement en lin du XIIIe siècle aurait appartenu au roi Louis IX, le seul monarque français à devenir un saint. La tunique de Saint Louis a été porté par le roi lors de l'entrée de la couronne d'épines dans la cathédrale.

Pièces inestimables du trésoir de la cathédrale, un fragment du bois de la Croix originelle du Christ, long de 24 centimètres,  conservé depuis 1805 à Notre-Dame dans un écrin de cristal, et un des clous de la Passion ont également pu être sortis à temps. 

Les 16 statues de la flèche

000_1fo8b8.jpg©GEORGES GOBET / AFP

Installées au XIXe siècle, les seize statues qui ornaient la flèche de la cathédrale avaient été retirées le 11 avril dernier et acheminés jusque dans le Périgord pour être restaurées. Tout en cuivre, ces statues vert-de-gris, représentant les douze apôtres et quatre évangélistes, sont donc en lieu sûr. 

Leur rénovation «est pour l'instant arrêtée et repoussée, ce n'est plus la priorité», a expliqué à l'AFP Patrick Palem, responsable de la Socra, l'entreprise de Marsac-sur-l'Isle (Dordogne) chargée de leur restauration.

Des pièces emblématiques endommagées

Les vitraux 

Sujet d'inquiétude pour tous les amoureux de la cathédrale, les vitraux des trois rosaces qui ornent les facades Nord, Sud et Ouest de l'édifice, même si noircies par la fumée, semblent avoir résisté.

«C'est un peu un miracle» selon le porte-parole de la cathédrale de Notre-Dame, André Finot, interrogé sur BFM-TV, soulagé.«Les trois belles roses de Notre-Dame qui datent des XIIe et XIIIe siècle étaient encore là [hier soir], et visiblement, ce matin elles n'ont pas bougé».

Si certains vitraux ont bien subit des dégâts au sein de l'édifice, il s'agit d'oeuvres bien plus récentes, datant du XIXe siècle, «bien moins importantes dans notre imaginaire, dans notre inconscient», souligne le porte-parole.

Monseigneur Patrick Chauvet s'est néanmoins montré plus inquiet ce matin sur France Inter, expliquant que l'une des rosaces endomagée pendant l'incendie risquait d'être démontée pour prévenir sa chute.

Le grand orgue

000_1fo7jk.jpg©Ludovic MARIN / AFP

Cinq claviers, 109 jeux, et près de 8 000 tuyaux : parmi les trois orgues qu'abrite la cathédrale, le grand orgue fait partie des plus beaux modèles de cet instrument millénaire. L'état de cette pièce remarquable, dont la conception s'est étalée entre le XVe et le XVIIIe siècle, reste néanmoins très incertain.

De nombreux témoignages contradictoires se télescopent depuis ce matin. Invité ce matin sur France Inter, le ministre de la culture, Franck Riester, a mesuré ses paroles. S'il est «trop tôt pour faire un diagnostic total», il a néanmoins déclaré que «l'orgue a l'air d'être assez atteint».

Sur Europe 1, Laurent Prades, régisseur du patrimoine intérieur de Notre-Dame de Paris s'est montré rassurant a ssurant que pas «une seule goutte d'eau» ne l'avait endommagé. «Le grand orgue n'a absolument pas été touché, si ce n'est qu'il est très empoussiéré». 

Les tableaux

De nombreux tableaux ornent d'ordinaire les murs de la cathédrale Notre-Dame mais on ignore combien de toiles ont pu être sorties à temps. Monseigneur Michel Aupetit restait inquiet ce mardi matin car «certains des tableaux sont fixés au mur», et n'ont donc pas pu être enlevés.

«Saint Pierre guérissant les malades de son ombre» (1635), une «Conversion de saint Paul» (1635), ainsi que «La Visitation» (1716), de Jean Jouvenet : les chapelles de la nef abritaient notamment treize des 76 « grands Mays » offerts chaque 1er mai par la corporation des orfèvres parisiens, au XVIIe siècle. 

Si le feu n'a pas atteint l'intérieur de Notre-Dame, les peintures ont néanmoins été détériorées par la fumé émanant de l'incendie. Le ministre de la culture Franck Riester a précisé lors d'une conférence de presse mardi midi qu'elles seraient «retirées à partir de vendredi vraisemblablement et transportées en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifiées et restaurées».

LE COQ RELIQUAIRE

Certains pensaient qu'il avait fondu, il a finalement tenu bon. Le coq en cuivre, trônant au sommet de la flèche de la cathédrale qui s'est brisée sous le poids des flammes, a finalement été retrouvé dans les décombres. Selon une source au ministère de la Culture citée dans Le Parisien, «il est cabossé mais vraisemblablement restaurable. Comme, il est enfoncé, on n’a pas encore pu vérifier si les reliques s’y trouvent encore».

En son sein se trouvait en effet une relique de Saint Geneviève et une relique de Saint-Denis - saints patrons de la ville de Paris - ainsi que l'une des 70 épines de la couronne du Christ. Des objets censés protéger les Parisiens. 

Les oeuvres détruites 

La forêt

charpentes_notre_dame_2018_6.jpg©PHILIPPE LOPEZ / AFP

La charpente de la cathédrale Notre-dame était surnomméé «la forêt», pour son enchevêtrement de poutres, toutes en chênes, édifiées en 1220. Ce bijoux d'architecture médiéval, l'une des plus anciennes constructions du genre, est désormais réduit en cendres. 

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