En direct
A suivre

Paris : pourquoi la «privatisation» des crématoriums parisiens pose problème ?

Le nouveau contrat de DSP portant sur l'exploitation des crématoriums parisiens a été validé. Le nouveau contrat de DSP portant sur l'exploitation des crématoriums parisiens a été validé.[© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Présenté ce jeudi 13 juin au conseil de Paris, le nouveau contrat de délégation de service public (DSP) portant sur la conception et la construction d'un parc funéraire et l'exploitation des crématoriums parisiens a été entériné, à l'issue d'un débat houleux.

Car lorsque l'exécutif assure qu'il ne s'agit pas d'une «privatisation», par la voix de Pénélope Komitès, l'adjointe à la maire de Paris en charge des affaires funéraires, les écologistes, les communistes ou encore Danielle Simonnet martèlent l'inverse.

«Les deux crématoriums resteront la propriété de la ville de Paris et nous reviendrons dans 30 ans», a de fait assuré Pénélope Komitès, qui a également fait savoir qu'il n'y aurait «pas de hausse des tarifs l'année prochaine» et que ces derniers seraient «garantis par contrat».

Un symbole très fort

«La ville est propriétaire mais l'opérateur reste privé. Et une entreprise privée est là pour dégager du profit, soit en faisant des marges sur le personnel, soit en cherchant une image de marque», fulmine Danielle Simonnet, conseillère LFI de Paris, qui parle d'un «symbole très fort».

A ses côtés, Jérôme Gleizes, conseiller écologiste de Paris, craint en effet pour la directrice et les employés de l'actuelle Société d'économie mixte de pompes funèbres (SAEMPF), en charge de la crémation à Paris, dont «22 quitteront bientôt une entreprise réputée éthique et solide dans sa gestion pour une autre revendiquant le profit et l’optimisation fiscale avant tout».

Un nouveau crématorium contesté

Par ailleurs, certains conseillers critiquent le choix de l'emplacement du nouveau crématorium – dont l'ouverture est prévu en 2024 à Pantin (93) –, regrettant que la municipalité parisienne n'ait pas cherché «à équilibrer entre l'est et l'ouest», en installant la seconde infrastructure «entre Paris et Boulogne-Billancourt» par exemple.

«C'est une vraie marque de mépris», scande Danielle Simonnet. «La veille, l'exécutif fait un grand discours sur la métropolisation et dès le lendemain, les actes parlent d’eux-mêmes. Ça en dit long sur leur conception de la métropolisation : les habitants de Pantin ne sont pas contents.  Il s'agit de la ville la plus polluée d’Ile-de-France et on rajoute un crématorium qui n’est pas sans impact pour la qualité de l’air», explique-t-elle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités