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Mort de 13 militaires français au Mali : la plus lourde perte pour l'armée française depuis 1983

Les secours s'affairent sur les décombres de l'immeuble Drakkar, dont la destruction vient de tuer 58 militaires français en 1983 au Liban. Les secours s'affairent sur les décombres de l'immeuble Drakkar, dont la destruction vient de tuer 58 militaires français en 1983 au Liban. [PHILIPPE BOUCHON / AFP]

Ce mardi, l'Elysée a annoncé que treize militaires français ont péri dans un accident impliquant deux hélicoptères de la force Barkhane au Mali. Ces pertes sont les plus lourdes subies par l'armée française en opérations extérieures depuis l'attentat de l'immeuble «Drakkar» au Liban en 1983.

Le 23 octobre de cette année, 58 parachutistes français étaient tués dans l'explosion de leur camp de base appelé «Drakkar» à Beyrouth. Cette terrible déflagration a suivi de quelques minutes celle qui toucha le siège des marines, tuant 241 soldats américains.

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L'immeuble «Drakkar» de l'armée français au Liban après l'explosion. / IBRAHIM RAWIL / UPI / AFP

L'enquête officielle arrivera à la conclusion suivante : une camionnette remplie d'explosifs est venue percuter l'immeuble, causant les 58 décès, commémorés toutes les années par l'armée française.

Une thèse aujourd'hui remise en cause par les survivants du drame, qui se sont exprimés dans Le Monde. Eux estiment que le bâtiment aurait été miné par les services secrets syriens qui l'occupaient avant l'arrivée des Français.

Les attentats ont été revendiqués par l'Organisation du Jihad islamique, fomentés par le Hezbollah et très probablement par l'Iran.

Mais pour envisager une éventuelle responsabilité iranienne, il faut comprendre pourquoi Américains et Français avaient un camp de base au Liban cette année-là. Depuis 1982, ils intervenaient, accompagnés d'un contingent de militaires italiens et britanniques, sur demande de l'ONU pour essayer de stabiliser le pays, en proie à une violente guerre civile.

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Un soldat français tient la main d'un soldat coincé dans les décombres. JAMAL FARHAT / UPI / AFP

Tous les pays voisins, et l'Iran au premier chef, tentaient d'étendre et d'exercer leur influence au pays du Cèdre. Et ne voyaient pas d'un bon oeil l'arrivée de cette force internationale qui les y empêchait. Enfin, l'Iran, alors en guerre avec l'Irak (1980-1988), aurait pensé cet attentat pour se venger des ventes d'armes françaises à l'Irak. 

Depuis ce drame de 1983, jamais l'armée française n'avait payé un aussi lourd tribut en opérations extérieures, treize morts, pour la protection du pays. Au Tchad en 1984, en Afghanistan en 2008, en Egypte en 2007, en Yougoslavie en 1995, en Côte d'Ivoire en 2004, la mort n'avait pas touché plus de dix soldats simultanément.

Treize noms vont donc devoir être ajoutés aux 549 déjà inscrits sur le monument aux morts érigé le 11 novembre à Paris pour rendre hommage aux militaires français tombés lors des opérations extérieures depuis 1963.

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