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Paris : pourquoi l'interdiction des chauffages sur les terrasses n'est pas pour tout de suite

Ces appareils peuvent consommer jusqu'à plusieurs milliers de watts. [© Ludovic MARIN / AFP]

Alors que Rennes vient devenir le 1er janvier la première grande ville française à interdire le chauffage des terrasses des bars et des restaurants, la mesure est bien envisagée à Paris mais pourrait mettre du temps avant d'être appliquée.

Si les écologistes ont bien tenté de faire voter un tel projet lors du conseil de Paris en décembre 2019, les élus de la capitale ont préféré remettre à plus tard cette décision. Deux facteurs s'opposent en effet à la fin immédiate de ces installations très énergivores. Les appareils les plus fréquemment utilisés, les radiants électriques, peuvent consommer jusqu'à plusieurs milliers de watts. Pour un ordre d'idée, une ampoule classique nécessite en moyenne 60 watts.

D'une part, l'équipe d'Anne Hidalgo ne veut pas brusquer les commerçants, déjà éprouvés par les conséquences économiques des gilets jaunes et de la grève contre la réforme des retraites. «Il est clair que c’est une hérésie écologique et qu’il faudra en sortir. Mais il faut prendre le temps de la concertation et du dialogue avec les professionnels pour étudier comment sortir peu à peu de cette utilisation. C’est un sujet d’attractivité pour les terrasses extérieures, notamment lorsqu’il fait froid», a résumé Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la maire, ce jeudi 2 janvier sur CNews. Certains restaurateurs estiment en effet que cela leur ferait perdre jusqu'à 20 % de leur chiffre d'affaires.

A la place de l'interdiction précise des chauffages, l'équipe municipale préfère plutôt une «révision globale» du Règlement des étalages et terrasses, «sur plusieurs points» et «en concertation avec tous les acteurs (professionnels, associations, riverains, élus)», souligne-t-on à la mairie. Or, il est illégal de lancer une telle concertation en période de réserve électorale.

Si aucune date n'est encore fixée, il faudra attendre le prochain mandat pour que les discussions débutent, donc au moins le courant 2020 après les municipales de mars. Une éventuelle entrée en vigueur, elle, n'aurait lieu qu'à une échéance plus lointaine, pour laisser le temps de s'y préparer.

Des aides et des interdictions plus larges ?

En attendant, plusieurs questions complémentaires restent en suspens :  une contrepartie financière sera-t-elle versée aux commerçants qui ne peuvent plus utiliser des chauffages ? Comme c'est le cas à Rennes, la nouvelle réglementation interdira-t-elle aussi les chaises en plastique, les barnums fermés ainsi que les accessoires publicitaires ?

A noter qu'en 2011, lors de la dernière révision du règlement, la mairie de l'époque, dirigée par Bertrand Delanoë, avait tenté d'interdire le chauffage au gaz. Mais cette décision avait finalement été cassée par la justice deux ans plus tard.

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