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Enlèvement et meurtre de Vanille à Angers : ce que l'on sait

Vanille, la fillette d'un an enlevée par sa mère à Angers, a été retrouvée morte dimanche en fin d'après-midi dans une benne à vêtements à Angers. Le dispositif «Alerte enlèvement» avait été déclenché samedi soir après la disparition, un jour plus tôt, de l'enfant.

Sa mère, retrouvée tôt ce dimanche matin dans un hôtel de Nantes, a avoué le meurtre de l'enfant pendant sa garde à vue. Elle a été placée en garde à vue pour «meurtre aggravé» après ses aveux. Voici ce que l’on sait de l’enlèvement.

LES CIRCONSTANCES DE LA MORT DE VANILLE

«La maman nous a confirmé avoir donné la mort à son enfant vendredi avant même l'heure à laquelle elle devait la remettre à la référente de l'Aide sociale à l'enfance (ASE). Les médecins légistes sont arrivés sur place et ont retrouvé le corps il y a quelques minutes», a déclaré le procureur de la République Eric Bouillard. Lors de sa garde à vue, la mère a évoqué à la police «un étouffement ou une strangulation» de sa fille, ce qui n'a pas encore été confirmé par le médecin légiste.

«Elle a fourni très peu d'explications à son geste. Après une longue mise en confiance avec les enquêteurs, elle a accepté de leur dire où se trouvait le corps et les a conduits à cet endroit», a-t-il ajouté, précisant qu'il était mis fin au dispositif d'alerte enlèvement déclenché samedi soir.

«Le moment où la maman a donné la mort à son enfant, elle le situe à vendredi. Vendredi en tout début d'après midi elle est effectivement encore accompagnée de son enfant et à partir du milieu d'après-midi, elle ne l'est plus», a précisé le procureur, qui s'appuie sur les dispositifs de vidéo-surveillance.

Eric Bouillard, procureur de la République d'Angers, a donné une conférence de presse lundi 10 février au sujet de la mort de la fillette.

«L'autopsie confirme le décès de Vanille dans un délai conforme a ce que nous indique la mère, par un procédé d'étouffement, ce que la maman avait décrit aux enquêteurs», a-t-il déclaré.

Un acte prémédité

Parmi les circonstances aggravante, Eric Bouillard indique que les faits ont été prémédités. «Le mobile du passage à l'acte (...) semble être lié à son départ du centre maternel. Départ qui lui a été annoncé le 3 décembre 2019. Jour à partir duquel elle a décidé (...) de donner la mort à son enfant.»

Le procureur de la République d'Angers indique par ailleurs que le meurtre de la fillette est survenu vendredi, jour de son anniversaire.

Où et quand a eu lieu l’enlèvement ?

La disparition de Vanille a été constatée vendredi 7 février autour de 17h30 à Angers (Maine-et-Loire).

C’est au 3 rue Lebas, l'adresse du centre maternel où était hébergée la petite fille, qu'elle a été emmenée par sa mère à 11h le même jour. Cette dernière était autorisée à prendre sa fille à ce moment-là. Mais en fin d'après-midi, alors qu'elle était censée la ramener sur place, la mère de Vanille ne s'est jamais montrée.

L’alerte enlèvement déclenchée 24h Après

L'alerte enlèvement a été déclenchée samedi soir. «Vanille, de sexe féminin, âgée de 1 an, de type métisse, mesurant 1m, yeux noirs, cheveux couleur brun foncé, courts et frisés» : c’est par ce signalement que l’«Alerte enlèvement» a décrit la fillette. «Si vous localisez l'enfant ou le suspect, n'intervenez pas vous-même, appelez immédiatement le 197, ou envoyez un courriel à : [email protected]», a précisé l'alerte accompagnée d'une photo de l'enfant.

Près de 24 heures ont passé entre le moment où l'enlèvement a été constaté et la publication de l'alerte enlèvement. Un délai qui s'explique, selon le procureur d'Angers, par la tenue de recherches locales pendant les premières heures suivant la disparition de Vanille. 

«On vérifie dans un premier temps toutes les pistes locales avant d'envisager le plan Alerte enlèvement. Au moment où l'enfant n'est pas remis, ce n'est pas encore inquiétant», a justifié la substitut du procureur Catherine Vandier lors d'un point presse organisé ce dimanche. Avant que les conditions du déclenchement de l'alerte ne soient finalement réunies, a-t-elle poursuivi, à savoir : un enfant mineur, une soustraction et un danger avéré. 

Des troubles psychiatriques et des faits similaires sur une autre de ses filles

Nathalie Stéphan, la mère de Vanille, avait pourtant des antécédents psychiatriques connus. «Elle a déjà eu par le passé un épisode suicidaire», a indiqué Catherine Vandier, qui a évoqué les difficultés de santé mentale que la mère de famille avait rencontrées. Toutefois, la quarantenaire ne s'en est jamais pris à son enfant. 

«Notre inquiétude est grande encore parce que l'enfant n'a pas été retrouvée dans le cadre des recherches qui sont conduites à la fois par la sécurité publique et le SRPJ d'Angers», a déclaré le procureur. La mère souffre de troubles psychologiques et doit prendre un traitement. Elle avait déjà soustrait une autre de ses filles mais l'avait finalement rendue.

«L'âge de l'enfant et la situation familiale justifient une prise en charge adaptée, médicale et éducative, tant pour l'enfant que pour la mère. Nous avons donc besoin d'entrer en contact rapidement avec Mme Stephan», avait déjà déclaré Eric Bouillard à France info samedi soir.

La mère, seule suspecte, a été retrouvée sans l'enfant

Une situation d'autant plus préoccupante que l'affaire a connu une évolution majeure dimanche matin. La mère de l'enfant, principale suspecte de l'enlèvement, a été retrouvée dans un hôtel situé à Nantes, a annoncé le procureur d'Angers. En revanche, la petite fille âgée d'un an ne se trouvait pas sur place.

«Au moment de sa disparition, Nathalie Stephan était libre de sortir avec sa fille mais elle devait, en fin de journée, la remettre à la référente de l'aide sociale à l'enfance» a rappelé Eric Bouillard. «Elle a été vue en train de chercher sa fille au centre et elle n'est jamais revenue». Elle a quitté le foyer à 11h et devait remettre l'enfant à 17h30, ce vendredi, a indiqué Catherine Vandier.  

Nathalie Stéphan, 39 ans, mère de la petite fille âgée d'un an, était accueillie depuis la naissance de sa fille au centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées accompagnées d'enfants de moins de trois ans, ayant besoin d'un soutien matériel et psychologique.

Après avoir été retrouvée par les autorités, elle a été placée en garde à vue pour soustraction de mineur par ascendant. 

un placement en famille d’accueil depuis un an

«Vanille était confiée à sa mère. L’enfant est hébergée actuellement entre une famille d’accueil et un foyer maternel, qui reçoit sa mère et qui lui permet de s’occuper de sa fille pendant un temps donné. Il était de 48h dans la semaine, au moment où la fillette a disparu», a détaillé le procureur d'Angers Eric Bouillard samedi. 

L'enfant a été «placée par le juge des enfants mais la solution d'hébergement (de sa mère, ndlr) a permis à la mère durant un an de voir régulièrement son enfant», a précisé le magistrat à l'AFP. Sa mère était autorisée à accueillir Vanille régulièrement comme ce vendredi, journée au terme de laquelle la petite fille s'est volatilisée. 

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