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Paris : le paradoxe Villani, en perte de vitesse mais loin d'être hors course

Le dissident LREM est crédité de 9 % dans le dernier sondage. [© JOEL SAGET / AFP]

Au cœur des équations complexes et multiples de cette élection municipale parisienne indécise, le mathématicien est sans doute dans son élément. Car même si sa candidature semble s'essouffler à l'approche du jour J, Cédric Villani est loin d'avoir dit son dernier mot.

Alors qu'il est monté dans les sondages jusqu'à 15 % d'intentions de votes en septembre, dans la foulée de sa déclaration de candidature dissidente, Cédric Villani marque le pas. Malgré un programme dense et chiffré, au fil des semaines, sa cote a chuté et il peine désormais à dépasser les 10 %. Une barre symbolique puisque ce score est nécessaire pour se maintenir au deuxième tour du scrutin dans chaque arrondissement. Le scientifique semble donc en mauvaise posture à l'entrée de la dernière ligne droite.

Il tirera d'ailleurs l'une de ses dernières cartouches ce jeudi 27 février à 17h30, en présentant ses propositions sur l'économie et l'innovation numérique – deux de ses points forts – lors du débat organisé par France Digitale à la Station F, temple des start-ups dans le 13e arrondissement de Paris.

Des résultats dans un mouchoir de poche ?

Mais si un gros score – et le fauteuil de maire – semble hors de portée pour Cédric Villani, sa candidature va continuer à peser. Car il devrait malgré tout parvenir à rafler plusieurs sièges de conseillers de Paris. Sans doute moins d'une dizaine (sur 163), mais qui pourraient s'avérer décisifs pour la désignation du maire au troisième tour. Dans un contexte de paysage politique éclaté, avec de possibles pentagulaires au second tour (Hidalgo, Dati, Buzyn, Belliard et Villani), l'élection pourrait en effet se jouer dans un mouchoir de poche.

Si Agnès Buzyn (LREM) «n'a aucun doute» quant au fait qu'ils «trouveront un moyen de travailler ensemble», comme elle l'explique dans une interview, le candidat dissident a donc tout intérêt à rester dans la course le plus longtemps possible pour faire monter les enchères. «Toutes nos listes ont été déposées, il y aura des bulletins Cédric Villani au premier tour et on souhaite se maintenir partout au deuxième», martèle ainsi Rayan Nezzar, son porte-parole.

Ce dernier prêche toutefois pour sa paroisse en assurant que le mathématicien est «le seul qui puisse battre Anne Hidalgo», en rassemblant autour de lui la fameuse alliance «des écologistes jusqu'aux progressistes». Pour autant, hors de question de pactiser avec LREM, selon Rayan Nezzar : «le sujet, ce n'est pas Agnès Buzyn, ce ne sont pas les partis. Ce sont les Parisiens qui pourront faire cette coalition en votant pour lui».

Et s'il ne parvenait pas à constituer cette union victorieuse, il est très probable que Cédric Villani obtienne une belle contrepartie en ralliant l'un des autres camps. Finalement, serait-ce si étonnant que lorsqu'une élection ressemble à un sac de nœuds, ce soit l'homme à l'araignée qui parvienne à tisser à sa toile.

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