Réélu samedi 23 mai maire de Tourcoing (Nord), le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, assure avoir été «autorisé» par Emmanuel Macron et Edouard Philippe à cumuler «pendant un temps» ces deux fonctions.
Âgé de 37 ans, l'ancien député LR - exclu du parti en octobre 2017 pour avoir rallié la Macronie - obtient donc un régime d'exception à la règle édictée en 1997 par Lionel Jospin qui veut qu'un membre du gouvernement ne peut pas diriger un exécutif local.
Ce «laissez-passer» place-t-il pour autant Gérald Darmanin en porte-à-faux vis-à-vis des textes ? Non, car la jurisprudence instaurée par l'ancien Premier ministre socialiste est une règle non écrite.
Une pratique qui a déjà souffert d'exceptions
Il s'agit, de ce fait, avant tout d'une pratique, qui ne saurait d'ailleurs devenir une loi. En effet, ministre est une fonction à laquelle un citoyen est nommé, alors que le maire assure ses fonctions dans le cadre d'un mandat électif.
Gérald Darmanin au JDD : "Je veux peser"https://t.co/GxLoGm8JFt pic.twitter.com/13rx4CKVpU
— Le JDD (@leJDD) May 23, 2020
D'une certaine façon, cela explique aussi pourquoi la règle instaurée en son temps par Lionel Jospin a souffert d'exceptions, à gauche comme à droite.
Gérald Darmanin obtient ainsi une dérogation comme avant lui Hubert Falco (Toulon) sous Nicolas Sarkozy, ou Jean-Yves Le Drian (région Bretagne) avec François Hollande.