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Financement libyen: la cour d'appel examine les recours du clan Sarkozy

Nicolas Sarkozy avec Claude Guéant (à gauche), en 2012. Nicolas Sarkozy avec Claude Guéant (à gauche), en 2012.[PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP]

La cour d'appel de Paris a commencé à examiner mercredi 10 juin les recours de Nicolas Sarkozy et de ses proches contre la validité de l'enquête sur des soupçons de financement libyen pour sa campagne présidentielle de 2007.

L'audience de la chambre de l'instruction de la cour d'appel devait se tenir cet automne mais avait dû être repoussée en mars pour des questions de procédure, et encore une fois décalée en raison du confinement lié à la crise sanitaire.

L'ancien président et ses anciens ministres Claude Guéant, Eric Woerth et Brice Hortefeux - tous mis en examen sauf ce dernier - soulèvent toute une série de nullités contre l'enquête déclenchée par la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver ce financement.

Autre protagoniste au coeur du dossier, l'homme d'affaires Alexandre Djouhri, remis par les autorités britanniques à la France fin janvier, a également déposé plusieurs recours, notamment contre la validité des mandats d'arrêts qui ont permis son interpellation en 2018 à Londres.

La cour d'appel, qui mettra ses décisions en délibéré, a débuté l'audience, à huis clos, par l'examen de recevabilité de l'ONG anticorruption Sherpa en tant que partie civile dans ce dossier.

Cette étape procédurale est cruciale pour la poursuite de cette information judiciaire ouverte en 2013 et dirigée par les juges Aude Buresi et Marc Sommerer depuis le départ l'été dernier à Nanterre de Serge Tournaire.

Nicolas Sarkozy mis en examen

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d'un intermédiaire... Après sept ans de travail, une somme d'indices troublants ont donné corps à la thèse d'un financement de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy par le régime de Kadhafi.

En novembre 2016, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, mis en examen, avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.

Mais aucune preuve matérielle n'a été retrouvée même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à neuf mises en examen à ce jour.

L'ancien président Sarkozy est mis en examen pour «corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens». Il estime être couvert par son «immunité présidentielle» pour les faits postérieurs à son élection et que son cas, pour les faits antérieurs, relève de la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger les membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.

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