Dans un train Thalys à destination de Paris, le 21 août 2015, Ayoub El-Khazzani, ressortissant marocain de 25 ans, était maîtrisé par trois Américains alors qu'il sortait des toilettes du wagon 12, armé d'une kalachnikov. De cet attentat déjoué, Clint Eastwood a fait un film se voulant «100% vrai», porté à l'écran par les réels protagonistes de l'histoire.
Une fidélité qui vaut aujourd'hui au réalisateur d'être convoqué pour le procès de cette affaire, en qualité de témoin. Ce dernier avait fait le choix d'engager Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler, les trois héros américains, ainsi que les employés de la SNCF, les passagers du train et l'équipe médicale intervenue sur les lieux ce jour-là pour jouer leurs propres rôles.
C'est pourquoi il fait partie des 41 témoins et 9 experts convoqués au procès de cet attentat déjoué. Clint Eastwood est attendu devant la cour d'assises lundi 23 novembre, afin de commenter l'attitude des trois protagonistes américains sur le tournage, au moment de reproduire la scène vécue à bord du Thalys.
Sur France Inter Me Sarah Mauger-Poliak, l'avocate d'Ayoub El-Khazzani, a justifié cette démarche, rappelant que «les soldats américains, et c'est regrettable, ne se sont pas présentés à la reconstitution organisée par la justice alors qu'ils ont passé des mois à rejouer la scène devant les projecteurs hollywoodiens».
Pour lui éviter de se déplacer en pleine période de pandémie, une audition par visioconférence pourrait être proposée à Clint Eastwood, mais rien ne dit que le réalisateur y répondra favorablement. En tant que citoyen américain, l'artiste ne peut faire l'objet d'un mandat d'amener : autrement dit, quelle que soit sa décision, la police ne pourra pas le forcer à venir témoigner.