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Assistanat, drogue… Une étude dément les clichés sur les quartiers populaires

Les quartiers prioritaires, comme La Maurelette à Marseille, sont très dynamiques.[CLEMENT MAHOUDEAU / AFP]

L'Institut Montaigne a publié ce dimanche un rapport sur les quartiers prioritaires battant en brèche les clichés répandus sur ces zones et sur leurs habitants. Une étude qui se veut optimiste pour l'avenir de ces banlieues.

Près de quinze ans jour pour jour après les morts de Zyed et Bouna, le 27 octobre 2015, qui ont enflammé les banlieues durant plusieurs semaines, l'auteur du rapport, Hakim El Karoui, a pu constater que ces quartiers pauvres étaient particulièrement dynamiques et qu'il est important d'investir dans leurs habitants. Pour l'illustrer, il a d'abord déconstruit certaines idées reçues.

Parmi celles-ci, le fait que les populations de ces quartiers profitent plus que les autres des aides d'Etat. Or, selon le rapport, les revenus issus des transferts sociaux (retraites et minima sociaux) s'élèvent à 6.800 euros par an et par habitant en moyenne en France métropolitaine, contre 6.100 euros dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

Certains territoires apportent d'ailleurs plus à la solidarité nationale qu'ils n'en profitent. La Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine, est ainsi le huitième département contributeur au financement de la protection sociale et celui qui reçoit le moins de protection sociale par habitant (8.400 euros par habitant).

Autre idée reçue : la drogue fait vivre ces quartiers. En réalité, on estime à environ 200.000 le nombre de personnes liées au trafic à travers tout le pays. Même à imaginer que tous ces individus résideraient dans les quartiers prioritaires, ce qui serait faux, cela ne représenterait que 3% de la population y habitant.

Au fil des pages, Hakim El Karoui démontre également que les quartiers pauvres ne sont pas «mieux traités» que «la France périphérique», et que les personnes qui y résident sont bel et bien victimes de discrimination.

A rebours des clichés, il illustre également le dynamisme de ces quartiers, en prenant une nouvelle fois en exemple la Seine-Saint-Denis, responsable de 29% de la hausse de masse salariale constatée en France entre 2007 et 2018. Le département est ainsi celui qui a créé le plus d'emplois en dix ans.

Ces derniers chiffres poussent l'auteur du rapport à être optimiste pour l'avenir de ces quartiers. Mais pour lui, «il est nécessaire d’avoir enfin une vraie stratégie de la promotion sociale et de la lutte contre la pauvreté [...] reposant sur un "Anru des habitants", à côté de l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine, ndlr) des bâtiments».

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