A quelques heures de l’allocution du président de la République Emmanuel Macron, ce mercredi 28 octobre, les étudiants du campus Saint-Jean-d’Angély, à Nice, n’avaient qu’une seule interrogation en tête : un reconfinement sera-t-il décidé ?
Au moment de la pause, sur le parvis, le étudiants étaient une majorité à redouter la décision d’un nouveau confinement. «Nous avons un peu peur pour notre avenir, expliquait Malika, une étudiante de 22 ans. Il est plus difficile de suivre des cours sur Internet qu’en présentiel. C’est bien moins vivant. Il faut s’accrocher davantage pour suivre. Le risque, c’est que certains se démotivent.»
Il faut dire qu’au printemps dernier, lors du premier confinement de la crise de Covid-19, tout n’avait pas été parfait pour les étudiants comme pour les enseignants. «Les élèves qui n’étaient pas équipés d’un ordinateur avaient pu s’en faire prêter par l’université, se souvient Chloé, une étudiante en psychologie de 21 ans. Mais lors des cours, les bugs étaient fréquents. C’était particulièrement dérangeant durant les examens. J’ai dû repasser des rattrapages à cause d’une panne de réseau survenue en plein examen.» «C’était de l’improvisation totale», résume Nasla, une étudiante en droit de 21 ans.
Du côté de la Face06, la première fédération d’associations étudiantes des Alpes-Maritimes, on reconnaît qu’un confinement aggraverait le risque de décrochage pour certains étudiants. «Rien ne remplacera jamais un cours en présentiel, estime Amaury Baudoux, le président. Un cours en ligne n’a pas le même impact. C’est surtout vrai pour les travaux dirigés. Les étudiants qui présentent le plus grand risque de décrochage sont ceux qui ont besoin de solliciter leurs professeurs et d’être entourés de leurs camarades pour progresser.»
«En ce qui concerne la fracture numérique, je pense que le risque est limité à Nice, poursuit le président de la Face06. Lors du premier confinement, l’université Côte d’Azur a fait un travail important pour recenser tous les étudiants qui n’avaient pas d’ordinateur ou d’accès à Internet et les a équipés. Personne n’avait été laissé au bord de la route. En revanche, un éventuel confinement pourrait accroître la précarité des étudiants les moins fortunés. Comme en mars et en avril, la Face 06 sera à leurs côtés.»