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De Perpignan à Aubusson, des maires autorisent les commerces non-essentiels à rouvrir

Les libraires n'ont pas été autorisés à ouvrir par le gouvernement. Les libraires n'ont pas été autorisés à ouvrir par le gouvernement.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

De nombreuses mairies, comme celles de Perpignan, Brive, Chalon-sur-Saône, Valence ou Aubusson ont pris des arrêtés autorisant l'ouverture des commerces non alimentaires de leur ville. Ils veulent protester contre «l’inégalité de traitement entre les petits commerces et les grandes surfaces».

«Très dubitatif sur l'efficacité» d'un confinement qualifié d'«incohérent», Louis Aliot (RN) a en conséquence signé un arrêté d’ouverture des commerces non alimentaires du centre-ville à compter de mardi matin. Cette ouverture des commerces sera en vigueur «jusqu’à ce que le gouvernement revienne de façon juste et sérieuse sur l’inégalité de traitement qu’il a créée entre les petits commerces, les plates formes de vente en ligne de type Amazon et les grandes surfaces», a affirmé le maire. D'autres villes avaient pris des arrêtés similaires un peu plus tôt dans la journée.

La fermeture des commerces de proximité non alimentaires est «injuste et inéquitable» et «crée une rupture d'égalité entre petits commerces et grandes et moyennes surfaces», a expliqué Frédéric Soulier, maire LR de Brive (47.000 habitants), dans un message sur Facebook.

A Chalon-sur-Saône, le maire Gilles Platret (LR) a autorisé «la réouverture de tous les commerces de vente au détail non alimentaires pour lutter plus efficacement contre la propagation du virus». 

Les préfectures demandent le retrait de l'arrêté

Selon Gilles Platret, «l'accumulation de clientèle, notamment aux caisses», dans les supermarchés et hypermarchés, où se vendent également des produits non essentiels, «va automatiquement générer une situation de nature à encourager la propagation de l’épidémie, là où il faut au contraire tout mettre en œuvre pour la ralentir».

Le maire PS d'Aubusson, Michel Moine, conteste, lui, «que la charge de la responsabilité de l’épidémie soit à ce point supportée par le commerce de proximité».

Ce matin, je suis un élu ulcéré. je ne crois pas avoir été le dernier à rappeler régulièrement les règles sanitaires...

Publiée par Michel Moine sur Vendredi 30 octobre 2020

Dans l'Yonne, le maire LR de Migennes (7.000 habitants) François Boucher dénonce lui aussi une «rupture d'égalité de traitement» entre la grande distribution et les petits commerces non alimentaires du centre-ville, qu'il a autorisés à rester ouverts «jusqu'à ce que l'égalité de traitement soit rétablie».

Le maire de la ville de Valence Nicolas Daragon a pris la même décision via un arrêté municipal ce samedi dans le but là aussi d'assurer «une égalité de traitement entre commerces indépendants et grandes surfaces». 

La FNAC ferme ses rayons culture

Les préfectures des départements cités ont presque toutes demandé aux maires de retirer leur arrêtés qu'elles qualifient «d'illégaux» car en contradiction avec le décret fixant le reconfinement. La préfecture de l'Yonne rappelle dans un communiqué qu'un maire ne peut pas «prescrire par arrêté municipal des règles contraires à un texte de portée générale, pris par le gouvernement qui s'applique à l'ensemble du territoire».

«J'ai bien conscience que mon arrêté sera déféré au tribunal administratif par le Préfet de la Drôme. Je ne me voile pas la face, mais s'il peut contribuer à interpeller le gouvernement devant la détresse de nos commerçants indépendants, alors nous aurons avancé», a justifié Nicolas Daragon dans son communiqué. 

La FNAC a déjà annoncé qu'elle allait fermer les rayons culture de ses magasins «dans un soucis de responsabilité» selon les mots d'Enrique Martinez, directeur général de l'enseigne et alors que les librairies ne peuvent pas ouvrir. 

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