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Financement libyen : Ziad Takieddine retire ses accusations contre Nicolas Sarkozy

Ziad Takieddine, l'un des principaux témoins à charge contre Nicolas Sarkozy dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007, a retiré mercredi ses accusations, suscitant la joie de l'ancien chef de l'Etat.

«Je le dis haut et fort, or ce juge Tournaire (ndlr: l'ancien juge d'instruction en charge du dossier) a bien voulu tourner ça à sa manière et me faire dire des propos qui sont totalement contraires aux propos que j'ai dits (...): il n'y a pas eu de financement de campagne présidentielle de Sarkozy» a déclaré ce sulfureux intermédiaire.

En fuite à Beyrouth alors qu'il a été condamné en juin en France dans le volet financier de l'affaire Karachi, M. Takieddine ajoute dans un court extrait vidéo : «Je confirme que ceci n'est pas vrai. M Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais».

«La vérité éclate» enfin, a triomphé dans des messages sur les réseaux sociaux Nicolas Sarkozy, mis en examen dans ce dossier depuis mars 2018 pour «recel de détournement de fonds publics», «corruption passive» et «financement illégal de campagne électorale», et depuis mi-octobre pour «association de malfaiteurs».

Photo montage datant du 13 février 2020, de Claude Guéant (g) le 17 janvier 2012, et de Ziad Takieddine, le 14 septembre 2011 [Martin BUREAU, Thomas SAMSON / AFP/Archives]
Photo montage datant du 13 février 2020, de Claude Guéant (g) le 17 janvier 2012, et de Ziad Takieddine, le 14 septembre 2011

«Je demande à mon avocat Thierry Herzog de déposer une requête en démise en examen et d'engager une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Ziad Takieddine dont les précédentes allégations m’ont causé un préjudice considérable», poursuit-il.

M. Takieddine, âgé de 70 ans, est lui-même mis en examen dans ce dossier pour complicité de corruption, de trafic d'influence, complicité de détournement de fonds publics.

En novembre 2016, M. Takieddine avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d'euros à M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.

A plusieurs reprises, ensuite, devant le juge d'instruction Serge Tournaire, M. Takieddine a confirmé avoir transporté cet l'argent libyen destiné à financer la campagne présidentielle de M. Nicolas Sarkozy. En janvier 2020, devant les successeurs de M. Tournaire, Aude Buresi et Marc Sommerer, M. Takieddine n'est pas revenu sur ces déclarations.

Sollicitée par l'AFP, son avocate Me Elise Arfi, qui l'accompagnait lors de ces interrogatoires, n'a pas souhaité réagir.

Le président Nicolas Sarkozy (g) est accueilli par le chef libyen  Mouammar Kadhafi (d) à son arrivée à Tripoli, le 25 juillet 2007 [MAHMUD TURKIA / AFP/Archives]
 
Le président Nicolas Sarkozy (g) est accueilli par le chef libyen Mouammar Kadhafi (d) à son arrivée à Tripoli, le 25 juillet 2007

L'enquête avait été ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy cinq ans plus tôt avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations de M. Takieddine... En sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à cette théorie.

Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n'a pour l'heure été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à neuf mises en examen à ce jour.

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