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Paris : les squatteurs du Petit Cambodge vont être délogés

Située rue Sainte-Marthe, l'annexe du Petit Cambodge est squattée depuis le 14 novembre. Située rue Sainte-Marthe, l'annexe du Petit Cambodge est squattée depuis le 14 novembre.[© CNEWS]

Squattée par des militants écologistes depuis mi-novembre, ce qui devait être la nouvelle annexe du restaurant Le Petit Cambodge – située rue Sainte-Marthe (10e) –va bien être rendue à ses locataires. La justice a tranché en ce sens, ce lundi 4 janvier.

Le Tribunal judiciaire de Paris vient en effet d’ordonner l’expulsion immédiate et sans délai des squatteurs qui occupent le local loué par Le Petit Cambodge. Ce verdict était attendu ce lundi, alors qu'une demande de renvoi avait été déposée lors de l’audience en référé qui s'était tenue le 29 décembre dernier.

Les squatteurs devront quitter au plus vite les locaux qu'ils occupaient jusqu'à présent, avec «l’assistance de la force publique et d’un serrurier si besoin», «et sous astreinte de 150 euros par jour», a ainsi précisé le Tribunal.

Le Président du Tribunal a rendu sa décision aujourd’hui : "expulsion des squatteurs sans aucun délai" Nous espérons que...

Publiée par Le Petit Cambodge sur Lundi 4 janvier 2021

Une victoire pour les gérants du restaurant, qui ont immédiatement tenu à remercier leurs soutiens. «Nous espérons que notre restaurant et ses installations ne seront pas dégradés afin d’être prêts à ouvrir dès que les conditions sanitaires nous le permettront», ont-ils également fait savoir.

Plusieurs élus parisiens se sont félicités de cette décision judiciaire, à l'instar de la porte-parole du groupe Changer Paris, Nelly Garnier. Une «décision importante» selon elle, tant sur le plan symbolique, «pour ce quartier frappé par les attentats et pour les restaurateurs durement touchés par la crise», que juridique «pour rappeler que le squat n'est ni légal ni légitime».

Une affaire particulièrement médiatisée

Pour rappel, depuis le 14 novembre dernier, plusieurs membres du collectif d'associations L'Arche – aussi appelé les «Révoltés de la place Sainte-Marthe» – ont investi les locaux en travaux de la nouvelle annexe du Petit Cambodge. Depuis, le collectif a changé les serrures, repeint les murs et y héberge désormais des sans-abri et des personnes isolées.

Particulièrement médiatisée depuis quelques jours, notamment depuis que de nombreux élus parisiens se sont émus de la situation du restaurant sur les réseaux sociaux, l'affaire a pris une tournure politique indéniable. A tel point que la droite parisienne avait même reproché à la maire de Paris, Anne Hidalgo, de ne pas avoir pris position sur la question.

Pourtant, force est de constater que la très grande majorité des élus qui se sont emparés de l'affaire sont assez unanimes sur le sujet. Tous pensent en effet que si les intentions des militants écologistes de lutter contre la gentrification du quartier est louable, la méthode de s'accaparer le bien d'autrui – notamment celui d'un restaurant déjà éprouvé par les attentants du 13 novembre et désormais touché par la crise économique – est quant à elle plutôt contestable.

L'indignation de la classe politique

Dans les rangs d'Anne Hidalgo, beaucoup de ses adjoints ont également fait part de leur indignation. Alexandra Cordebard, la maire socialiste du 10e arrondissement, avait déjà vivement réagi le 28 décembre dernier, condamnant «fermement l'occupation illégale du local loué par le Petit Cambodge». «Je demande instamment aux squatteurs de ne pas dégrader les lieux et de restituer le local au plus vite à son locataire», avait-elle alors communiqué.

Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, s'est quant à lui montré plus mesuré. Mais s'il estime que les occupations de bâtiments vides ont souvent «joué un rôle incontestablement utile», conduisant «à la transformation de ces bâtiments en logements sociaux», l'élu estime la cible de ce squat «mal choisie». «La cible est triplement mal choisie», a-t-il ainsi fait savoir, alors que Le Petit Cambodge a déjà «été la cible des attentats de 2015». De plus, «appartient à un bailleur social» et non «pas à une compagnie d'assurance ou à une banque». Enfin, l'élu estime que s'attaquer à un restaurateur en cette période apparaît «complètement inaproprié».

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