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Terrorisme : Emmanuel Macron aux Invalides et à Dammartin-en-Goële pour honorer les victimes

A l'occasion de la deuxième Journée nationale en hommage aux victimes du terrorisme, Emmanuel Macron a présidé, ce jeudi 11 mars au matin, une cérémonie aux Invalides. A l'issue de celle-ci, le chef de l'Etat s'est également rendu à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, ville où en janvier 2015 furent neutralisés les frères Kouachi.

Premier temps fort de cette séquence mémorielle, le président de la République a d'abord déposé une gerbe devant «La Parole portée».

Créée en 1998 et installée aux Invalides, cette statue-fontaine en bronze représente une femme décapitée tenant sa tête dans les mains. Elle est aujourd'hui considérée comme le monument-phare dédié à toutes les victimes du terrorisme.

Entouré de plusieurs ministres et de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, Emmanuel Macron, accompagné également de son épouse Brigitte, a ensuite assisté à une lecture d'un passage du «Lambeau», le livre-témoignage du journaliste Philippe Lançon, qui avait été grièvement blessé dans l'attaque de Charlie Hebdo en 2015.

«Il n'est pas facile d'être un survivant, partagé entre le bonheur d'être là et la culpabilité d'être passé à travers» a ainsi déclamé la chirurgienne Chloé Bertolus qui avait soigné les rescapés des attentats, et seule personnalité à prendre la parole.

Suivant le programme officiel, le chef de l'Etat a ensuite échangé avec les présidents de 13 associations de victimes du terrorisme présents à cette cérémonie, mais également avec Riss, le directeur de Charlie Hebdo. Puis, avant de quitter les lieux, il s'est brièvement arrêté devant les grilles de l'Assemblée nationale, où sont accrochées des photos d'artistes prises le jour des attentats du 13 novembre 2015, notamment celui du Bataclan.

Dammartin-en-Goële en résilience

Comme le journaliste politique de CNEWS Loïc Signor le révélait plus tôt cette semaine, Emmanuel et Brigitte Macron se sont ensuite rendus à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. C'est dans cette ville que s'acheva il y a six ans, le 9 janvier 2015, la course folle et meurtrière des frères terroristes islamistes Chérif et Saïd Kouachi, qui deux jours plus tôt avaient décimé la rédaction du journal Charlie Hebdo, assassinant au total 12 personnes. 

Après s'être cachés dans la forêt autour de Dammartin, les jihadistes avaient ensuite retenu en otage un imprimeur jusqu'ici sans histoires, Michel Catalano, au sein de ses propres locaux. Une heure et demie terrifiante d'angoisse pour l'entrepreneur doublée par la peur de voir Lilian, son employé caché sous un évier, découvert par les Kouachi. L'imprimerie de Michel Catalano avait ensuite été détruite par les explosifs utilisés pendant l'assaut et les terroristes abattus.

Encore traumatisé par cette journée, l'imprimeur, un quinquagénaire calme et grave, a montré au président les traces de l'assaut des gendarmes. Michel Catalano «a été d'un courage extraordinaire pour sauver son salarié, son équipe, sa famille», a salué Emmanuel Macron. «Nul ne sait dire ce qu'il aurait fait ce jour-là», a ajouté le chef de l'Etat.

Pour témoigner de cette violence, l'imprimeur a par ailleurs voulu laisser intacte, sur le parking de son entreprise, une voiture criblée de balles qu'il veut donner au futur musée des victimes du terrorisme.

Le lieu sera ouvert au public à Paris en 2027, mais, selon des informations de presse, la première pierre sera posée, dès le 11 mars 2022, pendant la présidence française de l'Union européenne.

Voulue par Emmanuel Macron, la première Journée nationale en hommage aux victimes du terrorisme a eu lieu l'année dernière. La journée du 11 mars a été choisie par le président français de façon symbolique, puisqu’il s’agit également de la journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme, instituée après l’attentat de Madrid du 11 mars 2004, le plus meurtrier en Europe, qui avait fait 191 morts et environ 2.000 blessés.

Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts à Paris et Saint-Denis, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts). Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. «La menace terroriste reste toujours élevée», souligne l'Elysée, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.

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