Alors que le Sénat devrait voter ce mardi une proposition de loi de la parlementaire centriste Valérie Létard visant à proscrire l’achat des cartouches de gaz destinées à la cuisine mais détournées de leur usage par certains adolescents pour se droguer, la ville de Cannes a pris les devants pour tenter d’endiguer le fléau sur sa commune.
Ces toutes petites bombonnes en métal renfermant du protoxyde d’azote, que les pâtissiers utilisent pour leurs siphons de crème chantilly, sont retrouvés sur certains parkings et plages, ou bien utilisés dans des soirées privées sur la Côte d'Azur.
De jeunes gens gonflent des ballons de caoutchouc avec le contenu de ces cartouches argentées, pour ensuite en inhaler le gaz dont les effets peuvent s’avérer dévastateurs sur la santé : Asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques etc.
A Cannes, le maire (LR) David Lisnard avait décrété il y a déjà plusieurs mois la tolérance zéro contre ce produit. «Cela fait un an que j'alerte l'État sur les dangers pour la santé et les nuisances du protoxyde d’azote en gaz hilarant, rappelle l’élu. Je soutiens la démarche du Sénat, il faut un cadre juridique efficace».
En vente pour moins d’un euro-pièce sur Internet
En juin 2020, le premier magistrat de la cité des festivals avait pris deux arrêtés visant à interdire la vente de protoxyde d’azote aux mineurs et sa consommation sur la voie publique. Cinq mois plus tard, le 14 octobre 2020, le Préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez lui avait emboité le pas avec un arrêté préfectoral étendu à l’ensemble du département.
Le produit qui est en vente sur Internet et dans la grande distribution pour moins d’un euro-pièce devra si la proposition de loi au Sénat est adopté comporter un étiquetage faisant état de sa dangerosité et ne pourra être acheté par des mineurs.