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Crack à Paris : les élus de Seine-Saint-Denis se mobilisent contre l'arrivée des toxicomanes

Offusqués par le choix de la Préfecture de police (PP) de Paris de déplacer les toxicomanes des Jardins d'Eole jusqu'au square de la Villette (19e), relégués là aux portes de la Seine-Saint-Denis, une trentaine d'élus du 93 ont écrit au Premier ministre, pour dénoncer cette décision «prise dans la précipitation et sans concertation». Même indignation du côté des riverains, qui prévoient de manifester ce mercredi 29 septembre.

«Il est inacceptable qu'une telle décision soit prise dans la précipitation et sans concertation, plaçant les élus et les habitants devant un insupportable fait accompli», ont ainsi écrit conjointement 36 élus de Seine-Saint-Denis ce mardi 28 septembre, dans une lettre ouverte envoyée au Premier ministre Jean Castex. Ensemble, ils dénoncent une «mesure [d'éloignement des toxicomanes du centre-ville parisien, ndlr] purement et uniquement d'ordre public, qui ne résout en rien la détresse et l'errance des toxicomanes».

Une opération «inacceptable»

Parmi les signataires, le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, avait déjà dénoncé cette opération policière «inacceptable» il y a quelques jours. Il en avait alors condamné la forme, considérant «que le territoire de la Seine-Saint-Denis, et notamment les villes d’Aubervilliers et de Pantin à proximité immédiate de la Place Auguste Baron, connaissent déjà un grand nombre de difficultés», et le fond, alors que cette «mesure d’ordre public pure ne fera», selon lui «que déplacer les difficultés».

A ses côtés, la maire UDI d'Aubervilliers, Karine Franclet, et le maire PS de Pantin, Bertrand Kern, sont mobilisés pour ne pas laisser cette situation perdurer dans le temps et se questionnent : «pourquoi avoir choisi cet endroit alors qu'il en existe d'autres, aux configurations similaires, dans l'ouest parisien par exemple». Ensemble, ils considèrent «absolument nécessaire d'adosser ces évacuations à des mesures d'accompagnement médico-social, notamment en lien avec les hôpitaux, et à des dispositifs d'hébergement d'urgence».

Les riverains mobilisés

Désormais regroupés en collectifs et mobilisés dès l'annonce de l'arrivée des toxicomanes aux abords de la place Auguste Baron et dans le square de la Porte de la Villette (19e), les habitants de Pantin et d'Aubervilliers entendent également se faire entendre. Interrogée à ce sujet, Stéphanie Benoist, habitante d'Aubervilliers, explique «qu'à partir d'une certaine heure, ce n'est plus possible de passer là-bas tant la violence règne». «Même en journée, on assiste déjà à des bagarres sur le trottoir», témoigne-t-elle.

Des problèmes d'insécurité et d'insalubrité qui inquiètent ces riverains qui craignent que les jeunes des cités avoisinantes ne s'en mêlent à leur tour, déterminés à ne pas laisser faire les toxicomanes sur leur territoire. Ce mercredi 29 septembre, un rassemblement de riverains est d'ailleurs prévu devant le mur qui sépare maintenant Pantin de Paris, au niveau de la rue Forceval. Une frontière symbolique, selon eux, qui continue de creuser l'écart de considération des autorités publiques pour la banlieue. 

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