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Île-de-France : la Région se dote d'un grand plan d'action pour prévenir l'inceste

L'accompagnement des victimes d'inceste est une compétence nationale. L'accompagnement des victimes d'inceste est une compétence nationale. [© CHAMELEONS EYE/ REX SIPA]

La Région Île-de-France va se doter d'un grand plan d'actions pour prévenir l'inceste, à l'occasion de la remise ce mercredi 17 novembre d'un rapport sur le sujet réalisé par le centre Hubertine Auclert, engagé dans la région pour l'égalité femmes-hommes.

Baptisé Eva pour «Ensemble Vaincre l’inceste et s’en Affranchir», en hommage à Eva Thomas, la première personne victime d’inceste à témoigner en France à visage découvert, ce plan se décline en 3 axes et vise avant tout «à connaître et à reconnaître l'inceste», notamment en améliorant les connaissances à ce sujet, en rendant visible l'inceste et en renforçant le cadre légal afin de mieux réprimander les coupables, mais aussi «à repérer et protéger les victimes d'inceste et de violences sexuelles dans le cadre familial» et enfin «à prévenir» ce fléau «dès l'enfance».

Un plan au service des enfants

«Des grandes recommandations», selon Marie-Pierre Badré, la présidente du centre Hubertine Auclert, qui souhaite améliorer la connaissance sur le sujet, notamment grâce à un projet d’enquête régionale qui intégrera des questions à ce sujet, mais aussi «impulser une mise en réseau entre les acteurs spécialisés et les pouvoirs publics», «améliorer l’accueil de la parole des victimes», «informer les mineurs de leurs droits» ou encore «généraliser les actions de prévention en milieu scolaire».

Dès la semaine prochaine, une grande campagne d’affichage sera d’ailleurs lancée dans les lycées franciliens. En parallèle, des petits guides ainsi que des petites cartes de visite avec tous les numéros de téléphone essentiels seront distribués dans les établissements de la région. Par ailleurs, ce grand plan préconise de faire de la journée européenne pour la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, qui a lieu tous les 18 novembre, «un temps fort au sujet de l’inceste».

Enfin, la présidente du centre Hubertine Auclert entend faire évoluer la définition même de l'inceste, qui ne prend aujourd'hui en compte que les violences sexuelles commises par un père, une mère, un frère, une sœur, un beau-père ou une belle-mère. Or, dans la société actuelle, les configurations familiales sont telles, qu'il faudrait selon elle également considérer les actes commis par les enfants des beaux-parents, les cousins et cousines par exemple.

«Ce phénomène existe depuis toujours, mais en parler est tabou», déplore Marie-Pierre Badré, qui assure que c'est un sujet de conversation «jamais» abordé autour d’une table. Elle espère impulser une véritable libération de la parole à ce sujet : «regardez ce qu’a permis le mouvement #MeToo, le but est de faire la même chose avec l’inceste», conclut-elle.

Et si l'accompagnement des victimes d'inceste est une compétence nationale, la Région francilienne est tout de même prête à s'emparer du sujet, notamment pour tout ce qui dépend de sa juridiction (comme la prévention dans les lycées). Pour autant, toutes les mesures préconisées dans le plan ne seront «peut-être pas reprises», explique-t-on à la Région, mais seront bien communiquées à qui de droit.

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