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L’association Du beurre dans les épinards a distribué environ 3.000 colis pour les étudiants

[Du Beurre dans les Épinards]

A l’approche des fêtes de fin d’année et en pleine crise sanitaire, l’association Du Beurre dans les Épinards a livré environ 3.000 colis à destination des étudiants. A l’intérieur, des denrées alimentaires mais aussi de quoi apporter un peu de bien-être à une population durement touchée par l’épidémie.

L’hiver n’est pas encore là mais le froid pointe le bout de son nez. Un peu de chaleur arrive ce jour-là par camion pour une vingtaine d’étudiants qui habitent dans une résidence universitaire située à Montreuil (Seine-Saint-Denis). «Il y a 25 colis pour cette résidence, et on en a distribué environ 200 aujourd’hui», glisse Romy, membre de l’association.

Depuis 9 heures du matin, accompagnée d’Amid, un transporteur, ainsi que d’un bénévole, la jeune femme sillonne les routes pour livrer les précieux colis. L’asso distribue «plutôt en Île-de-France» avec «quelques expéditions dans Paris intra-muros». Elle effectue parfois «deux distributions dans la semaine», précise Romy. L’objectif de l’opération, qui doit se terminer cette semaine, était de distribuer jusqu’à 3.000 colis.

Il ne s’agit pas de la première mission du Beurre dans les Épinards. Dès mars 2020, l’association «travaillait déjà avec des étudiants en situation un peu plus précaire que les autres», confie Laure Gueguen, la porte-parole. En partenariat avec des entreprises, notamment issus de la restauration, des repas ont été livrés à des jeunes en difficulté. «À partir du moment où ils ont besoin de travailler en parallèle de leurs études pour les financer, il s’agit d’une situation de difficulté financière plus avancée que la moyenne» pour les bénéficiaires, ajoute la porte-parole.

Des colis pour «remonter le moral et donner le sourire»

Le premier confinement a mis à rude épreuve des situations financières qui ne tenaient déjà qu’à un fil. En contact sur le terrain avec les étudiants, l’asso «a reçu des messages et des mails d’étudiants qui disaient que c’était une situation compliquée». «On s’est alors demandé comment mettre à disposition nos ressources, employés et moyens», éclaire Laure Gueguen.

Le résultat de ces collaborations rassemblées par Du Beurre dans les Épinards se retrouve concrètement à l’intérieur des cartons, chacun pesant 5 à 6 kilos. S’y trouve «des denrées mais aussi des produits plus sympas pour ensoleiller leur quotidien», confie Laure. «Ils sont constitués à 50 % produits alimentaires (pâtes, riz, etc.) et on essaie de compléter avec des trucs un peu plus fun qui ne sont pas essentiels mais aident pour remonter le moral et donner le sourire aux étudiants».

Un objectif accompli selon Luna, étudiante en école de commerce qui a reçu son troisième colis de la part de l’association. Outre des conserves avec une date de péremption éloignée, la boîte comporte notamment du «maquillage pour les filles, des protections hygiénique, du verni, une crème de soin» ou encore du déodorant. «Des petites choses en plus qu’on n’aurait pas forcément acheté en priorité, affirme la jeune fille âgée de 23 ans. C’est la petite partie bien-être et elle est très appréciée».

«On est tous un peu pauvre»

La distribution de ces denrées est possible selon les accords et les dons des entreprises en contact avec du Beurre dans les Épinards. «On reçoit des produits, et un peu sur un système d’épicerie, on stocke et on réparti, tout en continuant de démarcher», précise Laure Gueguen. «On cherche encore de nouveaux partenariats», annonce-t-elle.

L’association ne compte pas s’arrêter à cette mission entamée durant le mois de novembre et souhaite pérenniser son action tout en tirant des enseignements des précédentes opérations. Tout cela afin d’accompagner une catégorie de la population en «quête d’indépendance mais qui a aussi besoin des parents, affirme la porte-parole. Ils sont dans un entre-deux».

En attendant le retour de l’asso et de ses vivres, les étudiants peuvent compter sur la solidarité, notamment sur les réseaux sociaux. «On a un groupe sur WhatsApp avec une bonne partie des étudiants de la résidence, précise Luna. Dedans, on a des groupes avec des infos qui passent sur la vie dans la résidence et les bons plans. On sent plus de solidarité».

La crise sanitaire a permis de libérer la parole pour des jeunes qui n’osaient pas forcément faire part de leur détresse auparavant. «On est passé d’une vingtaine de colis, lors de la précédente opération organisée par le Beurre dans les épinards, à 38 cette fois-ci, relève l'étudiante. Avant c’était pour les pauvres, alors qu’on s’est rendu compte qu’on était tous un peu pauvre dans une certaine mesure».

Celle qui a récolté une vingtaine de culottes menstruelles pour les jeunes femmes de sa résidence en démarchant plusieurs entreprises est certaine que «la meilleure force des étudiants, c’est l’entraide entre eux».

L’étudiante n’est pas défaitiste pour autant et ne se sent pas abandonnée par l’État. Elle a vu de «bonnes choses comme l’augmentation de la bourse ou les repas à un euro». Elle regrette juste le manque de diversité dans les activités proposées aux jeunes des résidences afin d'éviter l’isolement.

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