Après le décès à Garches (Hauts-de-Seine) d'une femme de 57 ans contaminée par le Covid-19 et détentrice d'un faux pass sanitaire, le gouvernement assure être mobilisé contre ce phénomène. Environ «400 enquêtes» ont été ouvertes à ce sujet selon Gérald Darmanin.
Lors de son entretien au Grand jury RTL-Le Figaro-LCI, ce dimanche 12 décembre, le ministre de l'Intérieur a indiqué que «plusieurs milliers» de réseaux de faux pass sanitaires ont été détectés par les forces de l'ordre en France. Certains sont «en lien avec des professionnels de santé». Fin novembre, un médecin du Val-de-Marne avait notamment été mis en examen et placé en détention provisoire, soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux pass sanitaires.
Une pratique illégale et dangereuse
Gérald Darmanin assure que d'autres «interpellations» ont eu lieu dans le cadre de ces enquêtes, sans toutefois en préciser le nombre. Il rappelle néanmoins que les peines encourues sont «extrêmement fortes», jusqu'à «cinq ans de prison» pour les organisateurs de ces réseaux.
Au-delà de son caractère illégal, cette pratique est également dangereuse, souligne Djillali Annane, le chef du service réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, où cette malade munie d'un faux pass est décédée. Ce document falsifié «ne protège pas contre le virus et peut aiguiller faussement le médecin qui vous prend en charge», déplore-t-il.
C'est malheureusement ce qui s'est produit pour cette patiente qui, après avoir présenté un faux pass sanitaire, a été prise en charge comme une patiente vaccinée... alors qu'elle ne l'était pas. S'ils l'avaient su, les médecins auraient pu «précocement lui administrer des anti-corps neutralisant». Ces derniers «sont efficaces pour réduire le risque de progression de la maladie» et auraient aidé la malade à combattre la forme grave de Covid-19 dont elle souffrait.