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Police : 10 suicides dans les rangs depuis le début de l'année

Sous l'uniforme, le malaise est profond. Depuis le début de cette année 2022, dix policiers ont mis fin à leur jour. Dernier drame en date, le suicide, jeudi 27 janvier, d'un agent informaticien du commissariat de Rennes (Ille-et-Villaine).

Le corps de ce policier rennais a été découvert par ses collègues, quelques secondes après les faits, dans la cour intérieure de l'hôtel de police, situé boulevard de la Tour d'Auvergne, a-t-on appris de sources concordantes. Il s'était jeté du toit du commissariat. 

Le week-end précédent, dans la nuit de dimanche à lundi, c'est le suicide, à Marseille (Bouches-du-Rhône) d'un autre policier de 22 ans qui a marqué les esprits. Décrit comme un jeune homme brillant, il a mis fin à ses jours, chez lui, avec son arme de service, cinq mois seulement après son arrivée dans la cité phocéenne.

Dans la matinale CNEWS, ce samedi 29 janvier, Isabelle Moreau a rappelé qu'en moyenne, ce sont chaque année entre 40 et 50 suicides de policiers qui sont dénombrés. Dès lors, avec 10 suicides rencensés en à peine un mois, la profession semble être aux prises avec une véritable «hécatombe».

Une prise de conscience «sérieuse» réclamée

Interrogé par la journaliste, Jean-Christophe Couvy, syndicaliste au sein de l'organisation Unité SGP Police FO a qualifié ce chiffre, «de chiffre de la honte». Pour lui, il signe «un échec collectif». Il faut de la part des responsables politiques et des pouvoirs public, a-t-il insisté, une prise de conscience «sérieuse».

Et de rappeler les difficiles conditions de travail d'une profession en contact direct «avec tout ce qui va mal dans la société». «Quand on part au travail, on enfile notre uniforme de police un peu comme des supers héros, on ne doit pas avoir de failles, mais on s'en prend plein la figure.»

De ce constat bien sombre, le syndicaliste esquisse toutefois quelques pistes de réflexion. «On n'a pas de salle de décompression, de moments de débriefing».

Pour Jean-Christophe Couvy, il devient donc urgent «de remettre de l'humain au travail et de la bienveillance au quotidien». La condition, selon lui, sine qua non, de prévenir au mieux le pire.

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