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Une école juive orthodoxe soupçonnée de dérives sectaires, 7 personnes mises en examen

Sept personnes sont notamment suspectées de mauvais traitements sur les élèves qui vivaient dans des conditions insalubres. Sept personnes sont notamment suspectées de mauvais traitements sur les élèves qui vivaient dans des conditions insalubres. [© Denis CHARLET / AFP]

Elèves isolés, conditions insalubres... L'organisation à la tête d'une école juive orthodoxe ultra-rigoriste basée à Buissières (Seine-et-Marne) a été démantelée ce lundi 31 janvier par les gendarmes. Sept personnes ont finalement été mises en examen, a-t-on appris ce week-end.

Sept membres d'une communauté juive ultra-orthodoxe – à la tête d'une école talmudique sitée à Bussières (77) à 60 km de Paris – ont été mis en examen pour «violences aggravées», soupçonnés de maltraitance envers des élèves mineurs, a-t-on appris ce samedi 5 février auprès du parquet du Meaux.

Ils avaient été mis en examen dès vendredi soir et placés sous contrôle judiciaire notamment pour de faits de «violences volontaires sur personnes vulnérables», «abus de la vulnérabilité d'une personne placée en situation de sujétion psychologique» ou encore «conditions d'hébergement contraires à la dignité».

130 gendarmes mobilisés

Le 31 janvier dernier, plus d'une centaine de gendarmes et des services préfectoraux avaient procédé à cette opération de grande envergure au sein de l'école Yeshiva Beth Yossef. Seize responsables de l'établissement avaient alors été placés en garde à vue, avait annoncé le ministre de l'Intérieur en personne, Gérald Darmanin, assurant vouloir lutter «contre toutes les dérives sectaires».

L'Aide sociale à l'enfance (ASE) avait alors «pris en charge 42 enfants de 12 à 18 ans qui n’ont pas d’autorité parentale sur le territoire français dans le cadre d’un accueil administratif d’urgence sur cinq jours», avait indiqué le département dans un communiqué, sans donner davantage de détails sur ce qu'il allait advenir par la suite de ces enfants, dont les parents résident pour la plu part à l'étranger.

Une enquête avait été ouverte pour «séquestration en bande organisée», «violences aggravées», «privation de soin et d'aliments» et «abus de faiblesse aggravé», avait communiqué la procureure de la République de Meaux. 

D'après les premières informations de l'enquête, l'école fondée en 1948 fonctionnait à l'aide d'un règlement très strict : uniforme obligatoire, prières obligatoires, cours d'éthiques, étude des textes sacrés et enseignement du Talmud et de la Torah, avec une doctrine pour le moins rigoriste. L'un des enfants de l'établissement, qui accueille principalement des Américains et des Israéliens de manière non-déclarée, avait donné l'alerte après avoir fugué en juillet 2021.

Des conditions de vie inhumaines 

Selon les propos du jeune homme, relayés par Le Parisien, l'établissement serait totalement délabré, les responsables seraient violents avec les élèves, les effets personnels confisqués, la nourriture servie serait périmée, et la privation de nourriture monnaie courante. Certains élèves vivraient même en vase clos, reclus dans l'école depuis plusieurs années. Des conditions de vie relevant de la maltraitance et justifiant l'ouverture d'une enquête et l'interpellation des suspects. 

La Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre l'emprise sectaire, évoque dans son signalement à la justice «un discours de manipulation pouvant s'apparenter à une dérive sectaire». Selon Le Parisien, 40 enfants auraient été placés en foyer le temps des investigations. 

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