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L’Académie française alerte sur l’usage du franglais dans les publicités

Les Immortels regrettent l'utilisation à outrance de l'anglais dans la communication.[STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Les Immortels tapent du poing sur la table. Dans un rapport rendu ce mardi, les membres de l’Académie française se désolent de l’utilisation toujours plus importante du «franglais» dans la communication des entreprises, mais aussi des institutions.

Les «pickup station» de La Poste, les «french days» de la Fnac, l’application «zenway» de la SNCF, ou son «alors, ready to ouigo ?» Face à ce dévoiement linguistique, l’Académie française a créé une commission au début de l’année 2020, dont le but était d’étudier la communication institutionnelle depuis quinze ans. Le résultat pointe une «envahissante anglicisation» de notre langue, a dévoilé Le Figaro.

Les collectivités territoriales ne sont pas en reste, lorsqu’il faut attirer des touristes ou des entrepreneurs. «Sarthe me up», «Maubeuge, Creative Cities», «My Loire Valley», «Alpes IsHere», ont notamment été repérés. Sans parler des slogans publicitaires («inspired by you all» pour Citroën, «passion for life» pour Renaud, ou encore «motion and emotion» pour Peugeot).

47% des Français hostiles ou agacés par les slogans en anglais

Selon le rapport de l’Académie française, la «saturation» de ces termes entraine un risque de déstructuration de la grammaire ainsi qu’une double fracture, sociale et générationnelle, dans la société. «Le vocabulaire anglo-américain est souvent considéré à tort comme bien connu du public en général (mais) ne touche qu’une frange réduite, privilégiée, éduquée, de la population», alerte ainsi l’institution.

Parmi les Français, ce phénomène compte de nombreux détracteurs. Ainsi, ils sont 47% à indiquer être hostiles ou agacés par les messages publicitaires comportant des mots en anglais (étude du Crédoc en 2020). Une proportion qui atteint les 70% lorsqu’il s’agit de personnes retraitées. Un tiers des interrogés (32%) estiment même que l’emploi de l’anglais est toujours ou souvent une gêne pour comprendre le message.

Allant dans ce sens, l’Académie a appelé à «tenir compte de la réalité sociale du pays». En cette période d’élection présidentielle, elle peut s’appuyer sur un autre point de l’étude du Crédoc, qui indique que 65% des Français estiment utile qu’une loi garantissant l’emploi du français dans la société (entreprises, médias…) soit créée.

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