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Le débat public pris au piège de la pensée unique ?

Le débat public s’est durci ces dernières années sur fond de divergences politiques et sociétales plus marquées entre la droite et la gauche. [Robinson Recalde / Unsplash]

Prises de position marquées, débat houleux, sujets tabous, «persona non grata»… Le débat public s’est durci ces dernières années sur fond de divergences politiques et sociétales plus marquées entre la droite et la gauche, avec des répercussions plus fortes pour ses acteurs.

Dans une enquête publiée ce 18 février, Le Figaro leur a donné la parole. Ancien contributeur de la revue Front Populaire, l’essayiste de gauche Paul Melun a ainsi été «puni» pour avoir évoqué une thématique encore taboue au sein de son courant de pensée politique.

«Cela est extrêmement grave quand on fait comprendre à un intellectuel de 27 ans qu’il y a des choses à ne pas dire. Un seul exemple : parce que j’avais pris la parole en amont sur l’islamo-gauchisme, un colloque sur la démocratie auquel je devais participer dans un institut d’études politiques a été annulé. Et dire, lorsque j’ai commencé à écrire des ouvrages, que je pensais être plus souvent interviewé par Libé que par Le Figaro !», a regretté Paul Melun dans une interview accordée au dernier média cité.

Céline Pina reniée par le PS

Dans la même lignée, Céline Pina a été poussée à la démission de son poste de conseillère régional d’Île-de-France (PS) en septembre 2015 en raison d’une polémique née après sa dénonciation du Salon de la femme musulmane à Pontoise (Val d’Oise).

«A partir de là, ma vie est devenue un enfer. Des gens que je connaissais bien m’appelaient en m’accusant de trahir le parti, de le mettre en danger. Ils m’expliquaient que je servais les intérêts de l’extrême droite en salissant la politique en général et les “forces de progrès” en particulier», a expliqué Céline Pina dans les colonnes du Figaro.

«Le monopole du vrai et du juste»

Pour le sociologue Mathieu Bock-Côté, l’approche philosophique de la gauche n’est jamais remise en cause car elle a toujours représenté le camp du bien sur l’échiquier politique.

«La gauche idéologique a des réflexes sectaires qui me semblent insurmontables. Comme elle prétend avoir le monopole du vrai et du juste, celui qui s’écarte des clous devient un mercenaire, une personne qui flatte les basses passions ou qui bascule dans l’irrationnel. Car comment ne pas être de gauche ? De son point de vue, on ne passe pas à droite mais on dérive à droite (…) L’avantage de la gauche, c’est qu’elle conserve le pouvoir idéologique et normatif même quand elle perd les élections», a analysé le consultant CNEWS.

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