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Présidentielle 2022 : attaques, punchlines... ce qu'il faut retenir du débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés, ce mercredi soir, lors du traditionnel débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle. Un exercice éclairant, diffusé notamment sur CNEWS, qui n’a pas connu de moment pivot.

Mordants, les deux adversaires, qui se faisaient déjà face en 2017 au même stade, ne sont pas tombés dans l'agressivité. Tous deux ont d'ailleurs admis à la toute fin du débat, d'une durée de deux heures trente, que l'échange avait été relativement cordial.

Pouvoir d'achat : Emmanuel Macron tout de suite offensif

Le président sortant est passé à l'attaque dès 21h. Il a rapidement tenté de montrer les limites du programme de son adversaire, disant par exemple à Marine Le Pen, à propos du pouvoir d’achat, qu'elle n'avait «répondu à aucune de (ses) remarques». Avant d'ajouter : «C’est normal parce que vous n’avez pas de réponses». «Ce que vous dites est factuellement faux», a-t-il renchéri, en réponse à Marine Le Pen, qui indiquait que le président aurait pu «baisser les taxes qu’(il) a augmentées» et qui ont mené au mouvement des gilets jaunes.

Russie : Marine Le Pen prise pour cible

La première grosse passe d’armes entre les deux candidats est intervenue à propos de la guerre en Ukraine, lorsqu’Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen de «dépendre du pouvoir russe et de Vladimir Poutine», en faisant référence au prêt contracté par le Front national à une banque russe en 2014. «Quand vous parlez à Vladimir Poutine, vous parlez à votre banquier», a-t-il appuyé.

«Il sait pertinemment que ce qu’il dit est faux et que je suis une femme libre», a immédiatement répondu Marine Le Pen. «La seule dépendance que j’ai est celle de devoir rembourser mon prêt», a-t-elle précisé, accusant directement Emmanuel Macron de l’avoir empêchée à l’époque d’obtenir de l’argent via une banque française, alors qu’il était ministre de l’Economie. «Nous sommes un parti pauvre, mais ce n’est pas déshonorant», a-t-elle conclu.

Union européenne : Emmanuel Macron accusé de «complotisme»

Sur la question de l’Europe, Marine Le Pen a attaqué son adversaire en expliquant qu’«il n’y a pas de souveraineté européenne parce qu’il n’y a pas de peuple européen. J’ai bien compris que vous souhaitiez remplacer la souveraineté française par la souveraineté européenne. Vous l’avez fait symboliquement en remplaçant le drapeau français par le drapeau européen sur l’Arc de Triomphe». Elle a accusé Emmanuel Macron d’être très «européanocentrée», ce qui l’a fait réagir en dénonçant le «cynisme» de sa concurrente.

Celle-ci, face aux mots de son adversaire assurant qu’elle avait pour ambition de quitter l’Union européenne, s’est défendue : «mais je ne souhaite pas en sortir, je ne pensais pas que vous tomberiez dans une forme de complotisme. Je ne souhaite pas sortir de l’Union européenne», a-t-elle martelé. La candidate RN s’est en réalité prononcée pour une Europe des nations.

écologie et économie : un festival de formules chocs 

Le débat a donné lieu à certaines phrases marquantes de la part des deux candidats. Particulièrement offensive sur le bilan économique du président sortant, Marine Le Pen l’a accusé d’avoir créé «600 milliards de dette supplémentaire, dont deux tiers n’ont strictement rien à voir avec le Covid». «Le Mozart de la finance a un bilan économique qui est très mauvais», a-t-elle pointé.

Concernant l’écologie, les deux adversaires se sont affrontés durement. Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen d’être «climatosceptique», tandis que celle-ci lui a rétorqué qu’il était «climato-hypocrite». Elle a notamment brocardé sa conversion au nucléaire sur la fin de son mandat et son «écologie punitive», notamment contre la voiture.

Habitué aux expressions originales, Emmanuel Macron a récidivé lors du débat : «Votre projet, quand on remet brique à brique les choses en place, c'est un projet qui ne dit pas son nom, qui consiste à sortir de l'Europe. On peut décider de ripoliner tout seul la façade, mais c'est une copropriété», a-t-il dit. Il a également particulièrement fait réagir les réseaux sociaux en utilisant le terme «finito», pour parler de la fin du marché européen, ou en faisant référence à «Gérard Majax», magicien médiatique des années 1980, pour assurer que la baisse du chômage en France est bien réelle.

sécurité, immigration et laïcité : des échanges vifs mais maîtrisés

«L’immigration anarchique et massive contribue à l’aggravation de l’insécurité dans notre pays», a affirmé Marine Le Pen. Elle a ainsi défendu son idée de référendum sur ce sujet, qu’elle veut mettre en place une fois élue. Elle a aussi insisté sur la défense des forces de l’ordre. « Il faut réarmer moralement les policiers, qui ont beaucoup souffert du mépris de votre gouvernement», a-t-elle opposé à Emmanuel Macron.

Celui-ci s’en est alors pris à son opposante à propos du voile, qu’elle a affirmé vouloir interdire dans l’espace public, en estimant que «dans les cités, vous allez créer la guerre civile». «C’est très grave ce que vous dites», a-t-elle répondu.

ton du débat : «On est beaucoup plus disciplinés qu’il y a 5 ans»

Au bout de leurs échanges, les deux candidats se sont accordés un étonnant moment de sympathie, en remarquant qu’ils respectaient très bien les consignes des deux journalistes. «On est beaucoup plus disciplinés qu’il y a 5 ans», a ainsi noté Emmanuel Macron, souriant. «(C’est parce qu’) on a vieilli», a renchéri Marine Le Pen, elle aussi amusée. «Je serai très respectueux à votre égard, ça ne se voit pas chez vous mais plus chez moi», a poursuivi le président sortant.

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