Le torchon brûle entre la maire de Paris et le préfet de police sortant. Quelques jours avant son départ annoncé, Didier Lallement a ainsi tenu à régler ses comptes avec Anne Hidalgo, lui reprochant notamment dans un courrier la gestion de la soirée du 14-Juillet sur le Champ-de-Mars.
Quelques jours avant de quitter son poste à la préfecture de police, Didier Lallement a tenu à remettre les points sur les «i», dans une lettre envoyée à Anne Hidalgo et dévoilée par Le Parisien ce mardi 19 juillet. «Si l’organisation du concert et du spectacle n’a pas conduit à constater d’incidents graves de sécurité, j’observe néanmoins que le dispositif mis en place par la Ville de Paris a été défaillant en plusieurs endroits», fait-il savoir notamment.
Des agents de sécurité pas assez nombreux ?
Parmi les défaillances évoquées, le préfet de police de Paris sur le départ évoque «une insuffisance numérique des agents de sécurité privée aux points de filtrage», avec «des retards de mise en place» ou encore «un mauvais emploi d’une partie» de ces agents de sécurité privée, «certains restant assis dans leur véhicule sans faire respecter les zones d’exclusion seulement marquées par des rubalises».
Selon lui, c'était à la Ville de Paris que revenait la responsabilité du filtrage des spectateurs, tandis que la préfecture de police devait se charger de la protection antiterroriste et de la zone d’exclusion pyrotechnique. Sauf qu'en raison de manque d'agents de sécurité privée, Didier Lallement déplore qu'«une partie des policiers ont dû être employés sur des dispositifs statiques imprévus».
Des critiques acerbes, qui ne s'arrêtent pas là, puisque Didier Lallement remet en cause la capacité même de la Ville de Paris à accueillir les Jeux Olympiques dans deux ans. «Ces défaillances témoignent à l’évidence d’une insuffisante culture d’organisation et de sécurité de la Ville de Paris qui doit largement s’améliorer dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024», tacle-t-il.
Critiques fondées ou simple retour de bâton après les critiques qu'Anne Hidalgo avaient formulées à l'encontre de Didier Lallement à la veille des cérémonies du 14-Juillet. «Le désengagement, inédit et non concerté, de la Préfecture de Police du périmètre du Champ-de-Mars met en péril l’accueil [...] des 70.000 personnes attendues», avait ainsi fait savoir l'édile parisienne dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.