En direct
A suivre

«Kohlantess» : responsabilité, sélection des participants... que contient le rapport du ministère de la Justice ?

En réponse à la polémique sur l’organisation de l’activité Kohlantess avec des détenus dans la prison de Fresnes, en juillet dernier, la direction générale de l’administration pénitentiaire a dévoilé ce mardi la synthèse de l’enquête menée à la demande du ministre Eric Dupond-Moretti.

Un rapport qui dédouane le ministère et l’administration pénitentiaire. L’enquête administrative concernant la polémique du programme Kohlantess, diffusé dans une vidéo sur YouTube, le 27 juillet à la prison de Fresnes, où des détenus ont notamment pu faire du karting dans l’enceinte de l’établissement, a conclu à un manque d’informations fournis par le centre pénitentiaire envers la direction interrégional de Paris, et donc du ministère.

Dans une synthèse de neuf pages rendue publique ce mardi soir, la direction de l’administration pénitentiaire a rappelé que «la naissance et la mise en œuvre du projet Kohlantess (a été) validé et piloté par le chef d’établissement du centre pénitentiaire de Fresnes et ses équipes». Il est indiqué que le directeur interrégional a eu une connaissance «tardive et partielle de l’évènement» (le 22 juillet).

Un manque de détails donnés

Le contenu précis du déroulé des activités n’avait pas été détaillé. Le directeur interrégional aurait néanmoins fait part de sa désapprobation le 25 juillet, mais l’évènement, devant se tenir seulement deux jours plus tard, n’avait pas été annulé.

Le secrétariat général du ministère de la Justice a souligné qu’il n’avait pas été sollicité sur le projet. «L’organisation de la manifestation et le choix des activités ont été gérés en lien direct entre l’association organisatrice et l’établissement pénitentiaire», est-il rappelé. Une validation de médiatisation a cependant bien été effectuée par le service communication, mais sans avoir eu accès aux éléments précis. «L’ampleur de l’évènement a été découvert le jour même», est-il appuyé.

Ainsi, la conclusion de l’enquête est formulée comme suit : «si une autorisation de principe de la chancellerie (le ministère de la Justice, ndlr) a bien été donnée s’agissant de cette action et de sa médiatisation, c’est sans en connaître précisément les détails, notamment s’agissant de l’épreuve de karting et du bassin d’eau. Le Garde des Sceaux (Eric Dupond-Moretti, ndlr) ne pouvait pas davantage en être informé».

Le rapport pointe donc essentiellement la responsabilité du directeur de la prison de Fresnes, «qui reconnait avoir commis une erreur d’appréciation», et vient dédouaner le ministre et l’administration pénitentiaire.

Des participants choisis pour leur bonne conduite, mais…

Alors qu’un détenu ayant participé à l’activité a été condamné pour viol en récidive et un autre y assistant comme spectateur pour meurtre, l’enquête avance que leur sélection, et celle de leur camarade de jeu, a «fait l’objet d’une évaluation par les équipes (et) correspond à un mode opératoire tout à fait classique s’agissant d’une activité socio-culturelle ou sportive organisée en détention».

Il est précisé, à propos du violeur en récidive, que sa candidature a été validée car «son comportement en détention (s’est) sensiblement amélioré depuis 18 mois». Concernant les dix autres participants, ils ont été choisis après des vérifications attestant «de l’investissement en détention des intéressés et de l’évolution positive de leur comportement, en dépit de quelques incidents disciplinaires plus récents pour certains». Quatre ont en effet fait l’objet de comptes rendus d’incidents en 2022.

Le rapport pointe par ailleurs, que le coût de l’évènement a été pris en charge par l’association menant le projet. L’établissement a toutefois financé les prix, sous forme de dons à des œuvres associatives, pour un montant total de 2.700 euros.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités