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Explosion de la rue de Trévise : la contre-expertise de la municipalité parisienne va-t-elle changer la donne ?

Les résultats de la contre-expertise réclamée par la Ville de Paris devraient être dévoilés ce mercredi 30 novembre. Les résultats de la contre-expertise réclamée par la Ville de Paris devraient être dévoilés ce mercredi 30 novembre. [© Carl LABROSSE / AFP]

L'enquête pour déterminer qui est responsable de l'explosion de la rue de Trévise (9e), survenue le 12 janvier 2019 à Paris, est toujours en cours, près de 4 ans après le drame. Cette semaine, les conclusions de la contre-expertise réclamée en mars dernier par la municipalité parisienne devraient être dévoilées. Cela va-t-il changer la donne ?

Du nouveau quatre ans après l'explosion de la rue Trévise. Les conclusions de la contre-expertise réclamée par la municipalité parisienne, qui avait permis de relancer l'enquête en mars dernier, devraient être rendues publiques ce mercredi 30 novembre, selon une information du JDD dévoilée ce dimanche 27 novembre. Reste à savoir si celles-ci permettront de conclure définitivement l'enquête et planifier un procès tant attendu pour les familles des 4 morts, des 66 blessés et des centaines de sinistrés ?

L'enquête relancée

En mars dernier, les magistrats avaient en effet estimé nécessaire «la désignation d'un collège d'experts aux spécialités complémentaires, non seulement en incendie-explosion mais également en géologie, géotechnique ou en hydrologie», avait résumé l'avocate de la mairie de Paris, Me Sabrina Goldman, qui explique au JDD «attendre beaucoup de cette contre-expertise».

Car l'enjeu est grand pour la municipalité parisienne, qui n'entend pas porter seule la responsabilité de cette dramatique explosion de gaz. Sauf que selon les premiers rapports d'experts, seuls la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l'immeuble avaient été mis en examen pour les faits d'«homicides et blessures involontaires» et de «destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie».

Chargée quelques années avant l'explosion d'effectuer des travaux sur le trottoir, l'entreprise de BTP Fayolle avait elle aussi été pointée du doigt par les experts, mais avait seulement été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, moins incriminant que celui de mis en examen, tandis que GRDF a échappé aux poursuites.

La responsabilité de GRDF à réétudier ?

C'est justement cette dernière décision qui pose problème à la défense parisienne, selon qui la responsabilité de GRDF dans cette affaire doit clairement être (ré)étudiée.

Pour preuve, elle cite un rapport de la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (Driee) dans lequel il est notamment expliqué que la dernière visite réalisée par GRDF sur les lieux avant le drame, en décembre 2018, n'avait pu se faire dans les conditions optimales. La conduite d'immeuble n'avait en effet pu être visitée et une nouvelle visite n'avait pas été reprogrammée.

Un manquement, selon les parties accusées, qui – s'il est bien prouvé – pourrait ainsi permettre de se partager les torts ? Difficile pour autant d'imaginer que cela permettrait d'écarter les responsabilités de la Ville de Paris, qui a été la première incriminée dans ce dossier, dès la remise du rapport en décembre 2019.

Les experts avaient alors conclu qu'un affaissement du sol, sous le trottoir, devant le porche de l'immeuble situé 6 rue de Trévise (9e), avait provoqué la rupture d'une canalisation de gaz, entraînant une accumulation de gaz naturel à l'origine de l'explosion. Ils avaient relevé des «manquements» du service de voirie de la Ville, notamment dans la réfection du trottoir.

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