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Eddy de Pretto : 3 à 6 mois de prison avec sursis pour 11 de ses 17 cyberharceleurs

A l'origine de cette vague de violence en ligne, un concert donné par Eddy de Pretto dans l'église Saint-Eustache, dans le 1er arrondissement de Paris. [LOIC VENANCE / AFP]

Dix-sept personnes accusées de cyberharcèlement à l'égard du chanteur Eddy de Pretto ont été jugées par le tribunal correctionnel de Paris. Des peines de prison avec sursis ont été prononcées.

«Crève en enfer sale chien». C'est l'un des milliers de messages que le chanteur Eddy de Pretto a reçu au lendemain de sa prestation à l'église Saint-Eustache à Paris, en juin 2021. Pour ce cyberharcèlement, dix-sept individus ont été jugés au tribunal correctionnel de Paris. Six ont été relaxés et onze autres ont été condamnés à des peines de trois à six mois de prison avec sursis, ce lundi 12 décembre.

Ils comparaissaient pour «harcèlement en ligne avec ITT (interruption totale de travail) de plus de huit jours et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours commis à raison de l'orientation sexuelle de la victime».

Une enquête ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris avait permis l'interpellation de ces dix-sept personnes, en mars dernier. Elles ont été arrêtées dans toute la France : Isère, Rhône, Manche, Paris, Côte-d'Or, Haute-Loire, Gironde, Yvelines, Maine-et-Loire, Doubs, Ille-et-Vilaine, Seine-Saint-Denis et Meuse.

Selon les éléments fournis par le parquet, les suspects étaient en majorité inconnus de la justice. Certains sont décrits comme des catholiques conservateurs.

Près de 3.000 messages d'insultes et de menaces de mort

A l'origine de cette vague de violence en ligne, un concert donné par Eddy de Pretto dans l'église Saint-Eustache, dans le 1er arrondissement de Paris. Il y était invité dans le cadre du festival «Qui va piano va sano» pour interpréter son morceau «A quoi bon», qui évoque les difficultés à concilier son homosexualité et la religion.

Après sa performance, le chanteur avait reçu, selon Le Parisien, près de 3.000 messages d'insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux. «Tu veux chanter sodomite dans une église ? Pas de soucis, porte tes couilles et fait pareille (sic) dans une mosquée», «Nique ta mère», avaient notamment écrit des internautes, selon des captures d'écran postées sur le compte Instagram du chanteur.

Les jeunes hommes condamnés ce lundi 12 décembre avaient notamment traité l'artiste de «gigantesque fiotte», l'accusant d'avoir «souillé» leur foi catholique en interprétant un morceau sur l'homosexualité au sein d'une église.

Face à cette vague de haine, Eddy de Pretto avait décidé de déposer une plainte. C'est cette démarche qui a déclenché l'ouverture d'une enquête.

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