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Sondage : 57% des Français favorables à la réquisition des salariés des services d'ordures ménagères

A Paris, quelque 6.600 tonnes de déchets non-ramassées étaient recensées ce mardi. [©Benoît TESSIER/REUTERS]

A Paris, les poubelles s'accumulent en raison de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites. Selon un sondage CSA pour CNEWS, publié ce mardi 14 mars, les Français sont majoritairement favorables à la réquisition des salariés des services d'ordures ménagères en cas de grève.

Les trottoirs parisiens sont encombrés... et odorants. Alors que les éboueurs de la capitale, mobilisés contre la réforme des retraites, ont voté ce mardi la poursuite de leur grève «au moins jusqu'au 20 mars», les Français se disent favorables à 57% à la réquisition de ces salariés, selon un sondage CSA pour CNEWS.

Ce mardi, quelque 6.600 tonnes de déchets non-ramassés étaient recensées à Paris. Cela alors même que les incinérateurs d'Ivry-sur-Seine (94), Issy-les-Moulineaux (92) et Saint-Ouen (93), sont tous à l'arrêt. Le quatrième, situé à Romainville (93), est quant à lui saturé.

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Une situation qui conduit donc une majorité de Français à répondre «oui» à la question «faut-il réquisitionner les salariés des services d'ordures ménagères ?». Le «non» remporte en parallèle 42% des suffrages, tandis qu'1% des interrogés ne se prononcent pas.

Femmes et hommes s'accordent à parts égales sur la question, mais le soutien à la grève des éboueurs est plus fort chez les moins de 35 ans que chez leurs ainés. Les premiers s'opposent à la réquisition des salariés à 50%, voire 53% pour les 25-34 ans, tandis que les plus de 50 ans l'encouragent à 63%. Cette part grimpe même à 67% du côté des 65 ans et plus.

Si l'on s'intéresse à la catégorie socio-professionnelle des interrogés, le «oui» l'emporte systématiquement, qu'ils soient CSP+, CSP- ou inactifs. Les premiers sont toutefois les plus affirmatifs, à 62%.

62% des habitants de l'agglomération parisienne pour les réquisitions

D'après les résultats de ce sondage, les Français qui réclament la réquisition des salariés des services d'ordures ménagères en grève sont majoritaires en agglomération parisienne (62%), mais aussi en province (57%). A 49%, la part du «non» est toutefois supérieure du côté de ceux qui vivent dans des communes rurales.

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La proximité politique des interrogés est particulièrement révélatrice puisque le «non» l'emporte systématiquement à gauche, tandis que le «oui» est majoritaire au centre et à droite.

L'opposition la plus forte à la réquisition des salariés des services d'ordures ménagères est à chercher du côté de La France insoumise (84%). Elle perd quelques dizaines de points mais reste majoritaire chez Europe écologie-Les Verts (62%) et au Parti socialiste (61%).

D'autres villes touchées par les grèves

Le parti présidentiel compte le plus grand nombre de «oui» (90%), suivi par Les Républicains, à 81%. A droite, ces derniers sont les plus affirmatifs puisque l'idée de réquisitionner les éboueurs remporte respectivement 67 et 59% des suffrages au Rassemblement national et chez Reconquête.

La mobilisation des éboueurs contre la réforme des retraites touche Paris mais aussi Nantes (Loire-Atlantique), Antibes (Alpes-Maritimes), Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) ou encore Le Havre (Seine-Maritime). Pour l'heure, ces professionnels peuvent prétendre à la retraite à 57 ans sans bonification, mais ce départ sera repoussé à 59 ans si la réforme est adoptée. Ils mettent également en avant leurs conditions de travail difficiles et de faibles rémunérations.

Jusqu'ici la mairie de Paris, qui gère le ramassage des ordures ménagères dans la moitié des arrondissements de la capitale, s'est dite «solidaire avec le mouvement social». Le premier adjoint Emmanuel Grégoire a assuré que la Ville «met en place des mesures palliatives pour gérer les points d'urgence absolue», ce qui permet selon lui d'assurer «plus que le service minimum».

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