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Réforme des retraites : une «motion de censure transpartisane» va-t-elle renverser le gouvernement ?

Pour pouvoir déposer sa motion de censure transpartisane, Charles de Courson en a appelé aux autres forces politiques. [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP]

Face au 49.3 du gouvernement sur la réforme des retraites, l’idée d’une «motion de censure transpartisane», soumise par le député centriste Charles de Courson, prend de l'ampleur.

L'heure de la contre-attaque. L'opposition se mobilise après l'utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne, jeudi, pour faire adopter le projet de loi de réforme des retraites. Anticipées par la Première ministre elle-même dans son discours, ce sont désormais les motions de censure qui vont être au cœur des discussions. 

«Dans quelques jours, je n’en doute pas, à l’engagement de la responsabilité du gouvernement, répondront une ou plusieurs motions de censure. Un vote aura donc bien lieu, comme il se doit. Et c’est donc la démocratie parlementaire qui aura le dernier mot», a déclaré la cheffe de gouvernement sous les huées de nombreux députés, notamment de gauche.

La proposition qui, à l’Hémicycle, est sur toutes les lèvres, vient du député du groupe LIOT (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) Charles de Courson, qui défend l’idée d’une «motion de censure transpartisane» pour contrer le passage en force du gouvernement.

LFI soutient l'initiative

«C'est une idée que nous caressons dans plusieurs groupes politiques, qui serait de faire une motion de censure transpartisane, pour tous ceux qui défendent une véritable démocratie», a indiqué le député de la Marne sur RMC mardi.

Pour pouvoir déposer cette motion de censure transpartisane, il a appelé les autres forces politiques contestataires à se joindre à sa proposition. Son groupe LIOT n'étant composé que de 20 membres, il n'est pas assez nombreux pour déposer une motion de censure nécessitant 58 signatures de députés, soit 10% de l’Assemblée nationale.

Ce vendredi, Jean-Luc Mélenchon a annoncé que le groupe la France insoumise (LFI) allait soutenir la motion de censure du groupe LIOT à l'Assemblée nationale. «Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de retirer notre motion de censure au profit de celle de LIOT», a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur France inter.

La présidente des députés LFI Mathilde Panot avait ouvert la voie lundi à un rapprochement avec le groupe LIOT, tout en considérant l'alliance avec le groupe RN comme une ligne rouge. «Nous ne cosignerons et n'avons jamais cosigné de motion avec le RN», avait-elle déclaré sur Public Sénat.

Le RN prêt à voter toutes les motions de censure

Après l'utilisation du 49.3 à l'Assemblée ce jeudi, Marine Le Pen a affirmé que son groupe allait «évidemment déposer une motion de censure», tout en confirmant que les députés du RN voteront également les motions de censure venues d'autres groupes.

LR sous pression

Du côté des Républicains, le président de parti Eric Ciotti a indiqué que LR ne votera «aucune motion de censure». Mais c'est sans compter sur les députés républicains frondeurs, opposés à la réforme des retraites, qui pourraient être tentés de lui faire faux bond.

Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée, avait menacé mardi les députés frondeurs de son mouvement politique «à aller siéger ailleurs» en cas de vote d'une motion de censure.

«Dans l’esprit du général De Gaulle, on renverse un gouvernement quand on a de quoi fabriquer une majorité alternative. J’ai entendu les propositions extravagantes de Charles de Courson d’une motion de censure transpartisane dans laquelle des députés LR seraient invités à signer avec des députés écologistes ou socialistes. J’ai dit clairement à mes collègues que ça n’avait absolument aucun sens», a affirmé le député d’Eure-et-Loir mardi.

aurélien pradié en frondeur à droite

Écarté du poste de vice-président exécutif des Républicains le 18 février en raison de son opposition à la réforme des retraites, Aurélien Pradié a condamné les menaces proférées par son chef de file Olivier Marleix.

«Chaque député reste totalement libre d'aller participer à une autre motion de censure (...) Je n'écarte aucune hypothèse par définition», a déclaré à la presse le député du Lot ce jeudi.

Pour rappel, une motion de censure doit recueillir la majorité absolue, soit 287 voix, pour être adoptée et renverser le gouvernement.

Les motions des oppositions devront être déposées dans les 24 heures après le déclenchement du 49.3 pour être examinées, sans doute, début de semaine prochaine.

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