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Nanterre : trois femmes condamnées à de la prison ferme pour violences, séquestration et complicité de viol d’une adolescente

Les trois accusées étaient jugées pour séquestration «avec torture ou actes de barbarie», proxénétisme et complicité de viol. [@tingeyinjurylawfirm via Unsplash]

Trois femmes ont été condamnées, près d'une décennie après les faits, à six, huit et neuf ans de prison ferme par la cour d'assises des Hauts-de-Seine, dans la nuit de vendredi à samedi pour complicité de viol, violences et séquestration d'une adolescente de 15 ans.

Un délai «aberrant». Six accusés ont comparu pour des faits qui datent d'avril 2014. Parmi eux, Danaé K., Wendy H.,  et Christel W., à l'époque âgées de 21, 22 et 23 ans, étaient accusées d'avoir retenu une adolescente de 15 ans dans un appartement de Meudon (Hauts-de-Seine), et de l'avoir obligée, sous la menace de coups, à avoir des relations sexuelles avec des hommes contactés à cet effet. Elles ont écopé de six, huit et neuf ans de prison ferme.

Deux hommes ont également été condamnés à quatre et six ans ferme pour viol, un troisième a été acquitté. Toutes les condamnations ont été assorties d'un mandat de dépôt. Les six accusés comparaissaient libres pour des faits qui remontent à dix ans. 

«Tenancière de la honte»

Les peines prononcées sont «difficiles à accepter pour la victime au regard de la violence des faits» mais qui «certes, prennent en compte les années passées», a souligné l'avocat de la victime, Maître Clément Diakonoff. En fugue au moment des faits, la victime avait rejoint en région parisienne Danaé K. et Wendy H., «d'anciennes amies» avec qui elle s'était disputée par le passé pour des «histoires de garçons». Toutes les trois étaient hébergées par Christel W.. Wendy H., condamnée à neuf ans de prison ferme, a fondu en larmes à l'énoncé du verdict, et plusieurs de ses proches sont sortis de la salle en pleurant. L'avocate générale avait requis neuf ans de prison à son encontre, la présentant comme «la plus violente», ainsi qu'à l'encontre de Christel W., «tenancière de la honte».

«Défouloir existentiel»

Les trois accusées étaient jugées pour séquestration «avec torture ou actes de barbarie», proxénétisme et complicité de viol. Dans sa décision rendue peu avant 3h00 du matin après cinq jours d'audience, la cour d'assises de Nanterre n'a pas retenu le proxénétisme et a requalifié les faits de «tortures et actes de barbarie» en «violences volontaires en réunion et avec armes».

Dans son réquisitoire, l'avocate générale avait dépeint «une innnocente dont le corps et la dignité ont été réduits à bien peu de choses 3 jours durant» par trois femmes qui l'ont utilisée comme «défouloir existentiel». Mercredi, la victime, aujourd'hui âgée de 24 ans, avait raconté à la cour des coups, des insultes des menaces au couteau, des rapports sexuels forcés, dont elle ne parvenait pas à se souvenir en détail.

«C'est une jeune fille de 15 ans que l'on a traitée autrement qu'un être vivant», avait déclaré son avocat, Maître Clément Diakonoff, lors de sa plaidoirie. Le délai a été «aberrant» dans cette affaire, avait observé mercredi la présidente. «L'institution a failli», avait-elle ajouté.

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