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Salaires des fonctionnaires : quelles sont les pistes privilégiées par le gouvernement ?

Selon une note de l'institut France Stratégie, les fonctionnaires français se trouvent à peine dans la moyenne européenne, en termes de rémunération. [Ludovic MARIN / AFP]

Le gouvernement prévoit d’annoncer, ce lundi 12 juin, un ensemble de mesures destinées à revaloriser le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Rémunération, transport, primes… Voici les pistes privilégiées.

Ce lundi 12 juin, à l’issue d’une réunion avec les syndicats, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, va présenter le dispositif retenu pour revaloriser le pouvoir d’achat des 5,7 millions d’agents de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux. En plus d'une hausse globale des salaires, des primes pour les agents les moins bien payés et un meilleur remboursement des transports devraient être mis en place. Le tout avec une marge de manoeuvre réduite. 

Reste que le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro un des Français. Emmanuel Macron l’avait promis au mois de mai, il souhaite engager des mesures pour revaloriser le pouvoir d'achat des «classes moyennes», parmi lesquelles on retrouve une majeure partie des fonctionnaires de l’État. 

Des mesures immédiates réclamées

Face à la flambée des prix (+5,1% sur un an en mai, selon l'Insee) et tout particulièrement des produits alimentaires (+14,1%), les syndicats, soudés par leur opposition commune à la réforme des retraites, réclament unanimement une augmentation générale, d'une ampleur variable selon les organisations. Alors qu'un agent public sur cinq est payé au salaire minimum, «les replâtrages parcellaires ne sont plus à l'ordre du jour», a averti vendredi par communiqué la CGT, premier syndicat du secteur public.

«On demande une mesure immédiate au 1er juillet», insiste Luc Farré, le numéro un de l'Unsa-Fonction publique. «Une mesure générale et un effort particulier pour les bas salaires», précise Benoît Teste, son homologue de la FSU. «C'est un enjeu de pouvoir d'achat, mais aussi d'attractivité», alors que les difficultés de recrutement ont conduit à une baisse des effectifs de l'État en 2022 de près de 6.000 emplois, insiste la secrétaire générale de la CFDT-Fonction publique, Mylène Jacquot.

Une hausse globale comprise entre 1 et 1,5%

Alors que les fonctionnaires voyaient leur salaire gelé depuis cinq ans, une revalorisation de 3,5% de la valeur du point de la fonction publique avait été décidée au 1er juillet 2022, dont le chiffrage a été évalué à 7,5 milliards d'euros en année pleine. Un montant conséquent à l'heure où le gouvernement fait la chasse aux économies pour son projet de budget 2024. Une nouvelle hausse de ce point d’indice devrait ainsi être annoncée, mais elle devrait cependant être inférieure à celle de 2022 et se situer entre 1 et 1,5%. Selon les informations des syndicats, elle sera complétée par des augmentations forfaitaires, en particulier pour les plus bas salaires.

En plus de cette augmentation générale, le gouvernement prévoit donc de faire un geste supplémentaire pour les salaires les moins élevés. Ainsi, la moitié des fonctionnaires payés en dessous du salaire médian devrait bénéficier d’une prime de pouvoir d’achat pour 2023, variable selon le niveau de rémunération. À cela devrait s’ajouter la hausse du remboursement du forfait de transport collectif, passant de 50 à 75%. Des dispositifs d'aide au logement des fonctionnaires pourraient également être annoncés dans les prochaines semaines.

Quel que soit l'arbitrage salarial retenu, ce dernier risque d'être inférieur aux attentes des syndicats, souvent demandeurs d'une revalorisation à deux chiffres. Au-delà des salaires, le gouvernement veut néanmoins renouer durablement le dialogue avec les organisations, qui ont un temps boycotté les réunions officielles au ministère pour protester contre le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite.

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