Dans une interview accordée au Parisien, Charline Avenel, l'ex-rectrice de Versailles, a déclaré qu'elle n'était pas au courant de l'existence des courriers envoyés par son rectorat aux parents de Nicolas, l'adolescent qui s'est suicidé en début de mois à Poissy.
Des excuses attendues. À la tête du rectorat de l’académie de Versailles de 2018 à 2023, Charline Avenel a affirmé dans une interview publiée ce week-end dans le Parisien ne pas avoir «eu connaissance» des courriers adressés par le rectorat, notamment aux parents de Nicolas, un adolescent de 15 ans qui s’est suicidé à la rentrée après avoir subi du harcèlement.
Cette lettre blâmait la famille du jeune garçon pour leur comportement jugé «ingrat» envers les fonctionnaires du rectorat, alors qu'ils avaient signalé le harcèlement dont leur fils était victime. Dans ce contexte, Charline Avenel a d'abord présenté ses excuses en déclarant : «Je comprends leur indignation. Mais, avant tout, je présente en mon nom et au nom de l'institution que j'ai dirigée des excuses aux parents de Nicolas. Il est inadmissible qu'ils aient reçu un tel courrier».
Elle a ensuite reconnu avoir «validé le principe de courriers adressés aux familles qui menacent les enseignants. Mais jamais pour des correspondances avec des familles dont les enfants sont victimes de harcèlement». Ces lettres, qualifiées de «comminatoires», étaient accessibles à tous le personnel de l’Éducation nationale dans le but de rappeler des dispositions légales.
À ce stade, la femme a indiqué qu'elle ne pouvait pas déterminer si ces envois résultaient «d’une erreur humaine ou d’un problème systémique qui dépasse l’académie de Versailles».
Gabriel Attal au rectorat de Versailles ce lundi
Face à ses courriers «de la honte», Gabriel Attal a annoncé le lancement d’un audit sur la gestion des cas de harcèlement de septembre 2022 à septembre 2023 dans chaque académie.
Le ministre de l’Éducation a également fait savoir qu'il se rendrait dès lundi matin au rectorat de Versailles pour discuter avec le nouveau recteur, nommé en juillet, afin de faire le point sur la situation.