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Attentat d'Arras : Emmanuel Macron souhaite un «Etat impitoyable» envers les porteurs de «haine»

Emmanuel Macron a demandé que les préfets passent au peigne fin le fichier des personnes radicalisées susceptibles d'être expulsées de France. [Ludovic MARIN / POOL / AFP]

Ce lundi 16 octobre, Emmanuel Macron a délivré ses consignes aux ministres et aux préfets en lien avec l'attentat d'Arras survenu vendredi.

L'Etat doit être «impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes» : c'est la consigne transmise par Emmanuel Macron à ses ministres, trois jours après l'attentat d'Arras qui a tué un enseignant. Ce lundi, l'Elysée a annoncé la publication d'une circulaire destinée aux préfets sur le sujet.

Elle leur demande de passer au peigne fin le fichier des personnes radicalisées susceptibles d'être expulsées de France, afin de s'assurer qu'il n'y a pas eu d'«oubli» dans l'examen des procédures.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a par ailleurs été invité à étudier une «approche spécialisée pour les jeunes hommes originaires du Caucase sur la tranche 16-25 ans». Un profil qui correspond à celui de l'assaillant d'Arras, né en Russie et originaire de la république fédérale d'Ingouchie.

Fiché S pour «sûreté de l'Etat», il était suivi depuis peu par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son père a été expulsé en 2018 pour radicalisation et son frère aîné est incarcéré pour sa participation à un projet d'attentat visant l'Elysée. Toute la famille de l'assaillant avait été visée par une procédure d'expulsion en 2014, avant que celle-ci ne soit annulée.

La circulaire adressée ce lundi aux préfets leur intime de réunir sous 48h les groupes départementaux d'évaluation de la radicalisation créés en 2014. Ils doivent «rééxaminer dans le détail» tous «les cas individuels» et notamment «dès lors qu'il s'agit d'étrangers en situation irrégulière».

L'école comme «rempart contre l'obscurantisme»

D'après l'Elysée, il s'agit de «s'assurer que toutes les personnes radicalisées qui sont expulsables l'ont bien été» mais aussi «d'accélérer les procédures» et de vérifier qu'elles ont été déployées à leur maximum.

Sachant que Samuel Paty, assassiné il y a trois ans, et Dominique Bernard, décédé vendredi, ont tous deux été tués par des jeunes hommes originaires du Caucase, l'Elysée cherche à voir s'il est possible d'obtenir un laisser-passer consulaire dans les cas où cela n'a pas été possible et notamment concernant la Russie. Le dialogue en la matière et les expulsions sont toutefois à l'arrêt depuis la guerre en Ukraine.

Le président a demandé un «suivi spécifique» des jeunes originaires de cette région marquée, selon un conseiller de l'Elysée, par «des formes de radicalisation qui sont très fortes» et «une culture très radicale de la pratique de l'islam».

Rejettant toute idée de «discrimination» d'après son entourage, Emmanuel Macron veut engager une réflexion pour dégager des «mécanismes de dépistage ou d'accompagnement de ces jeunes» mais aussi «travailler sur le décrochage de la radicalisation» et la «prévention».

Sur Twitter, le président de la République a publié un long message d'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. Désignant «l'Ecole» comme le «plus grand adversaire» du terrorisme islamiste, il a écrit : «Nous avons agi, nous agissons et nous continuerons d’agir pour que notre École demeure un sanctuaire pour nos élèves et pour tous ceux qui y travaillent. Plus forte que la peine, la douleur et le chagrin, l’École doit rester ce rempart contre l’obscurantisme. Elle le restera».

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